Le fondateur du géant français de l’hébergement s’est exprimé sur le futur non seulement d’OVHcloud mais aussi d’Hubic Shadow, quelques semaines après le rachat du service de cloud gaming par Octave Klaba. Un service qui sera amené, à terme, à concurrencer Office 365 et G Suite. Mais encore faudra-t-il qu’il survive à la fronde de ses utilisateurs après le récent changement de tarif.
De quoi sera fait le futur pour OVHcloud ? Sur BFM Business, Octave Klaba est revenu sur l'incident industriel "cauchemardesque" qui a détruit Strasbourg 2. Le fondateur de l'hébergeur explique que, suite à l’incendie, la situation est revenue à la normale pour la majeure partie des clients et des partenaires. Il en retient trois “conséquences”.
A commencer par une “sortie par le haut” de cette crise, Octave Klaba assurant que, sans vouloir entrer dans le débat de la responsabilité des uns ou des autres, il compte bien offrir le backup des données à ses clients.
Et, outre une révision de l’architecture de ses datacentres futurs et existants, le président d’OVH ajoute qu’il a l’intention d’ouvrir une nouvelle région, à proximité de Paris, plus proche de ses clients afin qu’ils puissent opérer leurs backup plus rapidement. En plein processus d’entrée en bourse, dont Octave Klaba propose de reparler dans quelques semaines, l’hébergeur se réjouit de l’initiative étatique autour d’un “Cloud de confiance”, équivalent du cloud souverain sur lequel l’exécutif a récemment tenu conférence.
Shadow concurrent d’Office 365 ?
Et si OVH, très fier d’en être un acteur, est également partenaire de Google, Octave Klaba botte en touche lorsqu’il est interrogé sur ce léger paradoxe. A ses yeux, il s’agit de répondre à la demande des clients aussi bien en termes de software et de hardware. D’où les multiples partenariats avec des acteurs américains, dont il fait tourner les solutions dans ses datacentres afin de les proposer à ses clients. Mais l’entrepreneur insiste sur sa volonté de développer également des logiciels open source.
Et sans doute aussi ses propres solutions puisque, par le biais de Hubic Shadow, Octave Klaba compte être en mesure d’ici cinq à dix ans de “développer un catalogue de services similaire à Office 365 et G Suite”, grâce aux technologies de Shadow, que son fonds a récemment acquis. Shadow qui vient, suite à ce rachat et afin de garantir sa rentabilité, de modifier ses offres et ses tarifs.
Ce nouveau plan tarifaire se veut simple : Blade articule désormais son catalogue autour d’une seule et unique offre, au prix de 29,99 euros par mois. Un tarif qui est donc doublé par rapport aux prix pratiqués antérieurement par Blade. Mais qui vient surtout supprimer tout engagement pour se fonder sur un plan mensuel unique à partir du 25 juin. Shadow Boost est tout simplement supprimé, tandis que Shadow Ultra et Shadow Infinite ne seront plus disponibles à la vente, mais “continueront d'exister dans notre datacenter de Gravelines, en France” pour les utilisateurs existants, avec là encore une nouvelle grille tarifaire : 44,99€ pour Shadow Ultra et 54,99€ pour Shadow Infinite.
OVH veut-il enterrer le cloud gaming ?
Un prix doublé, voilà qui fait râler certains utilisateurs du service, qui jugent cette hausse trop importante. Mais ce sont moins les nouveaux tarifs que l’absence d’évolution du point de vue hardware qui énerve. Ils sont nombreux sur Twitter à s’indigner du fait que l’augmentation du prix ne s’accompagne pas d’une montée en gamme du matériel, Shadow tournant encore et toujours sur des GPU Nvidia GTX 1080, sortis en 2017.
Et Blade a beau assurer que “le double écran, la coloration améliorée 4:4:4 et un nouveau système d'authentification sont prévus pour cet été” et qu’il annoncera “plus de détails sur les mises à niveau matérielles dans le courant de l'année”, certains rappellent que «“dans les mois à venir" avec Shadow, ça veut dire entre 1 mois et 6 ans». D’autant que la FAQ laisse entendre que les utilisateurs devront souscrire à certaines mises à niveau matérielles, soit des frais supplémentaires en plus de l’abonnement mensuel à 30 euros.
Mais ce qui a mis le feu aux poudres est ce changement de plan soudain, y compris pour des utilisateurs disposant jusqu’à présent d’un plan annuel. Et donc engagés au prix précédent. A ceux-là, la nouvelle direction d’Hubix x Shadow propose d’accepter les nouvelles conditions sans broncher ou... de résilier. Tant et si bien que l’on s’interroge sur la légalité du procédé. D’autres encore y voient un signe : Octave Klaba compte enterrer la dimension cloud gaming pour ne plus dédier Shadow qu’au segment B2B.