Le spécialiste des matériels électroniques reconditionnés réalise une grosse levée de fonds mais s'inquiète de nouvelles mesures gouvernementales.
276 M€ viennent de tomber dans la sébile de Back Market. Ce quatrième tour de table fait entrer l'entreprise dans le club des entreprises valorisées plus d'un milliard. Selon TechCrunch, sa valorisation serait maintenant de 3,2 milliards de dollars. Generation Investment Management, General Atlantic rejoignent les investisseurs historiques de l'entreprise : Eurazeo, Daphni, Aglaé Ventures, Goldman Sachs et le groupe Arnault. Fondée en 2014, la société emploie 480 personnes et est présente dans 13 pays.
Des inquiétudes sur l'avenir
Mais Back Market ne se réjouit pas totalement et s'inquiète de l'extension de la taxe sur la copie privée aux équipements reconditionnés. Selon le SIRRMIET, le syndicat professionnel du secteur, la taxe renchérirait de 10 % le coût des équipements et mettrait en danger la filière qui emploie environ 5000 personnes actuellement.
Selon le communiqué de l'entreprise, "Cette levée est évidemment une excellente nouvelle pour Back Market - et particulièrement pour son développement international. Mais il est impossible de s'en réjouir alors que la filière de reconditionneurs de l'hexagone se retrouve dans une situation extrêmement précaire sous l'effet de cette redevance. Nous sommes une entreprise française et le succès de Back Market s'est construit en France, avec ces reconditionneurs français aujourd'hui menacés. Il est donc difficile pour nous de sabrer le champagne tant que l'on n’aura pas obtenu des engagements du gouvernement pour sécuriser le modèle économique de ces reconditionneurs." conclut Thibaud Hug de Larauze, CEO et cofondateur de Back Market.
La mesure est évidemment ciblée sur les nouveaux comportements des consommateurs. Un smartphone sur 10 vendu l'année dernière était un équipement reconditionné. Il est prévu une croissance de 10 % du marché jusqu'en 2025. Le principal problème de la mesure est de renchérir les coûts des reconditionneurs français qui vont se trouver désavantagés face à la concurrence étrangère qui n'aura pas à supporter une telle taxe.