La Commission européenne prépare à des poursuites antitrust contre Microsoft concernant son application de visioconférence Teams. La firme de Redmond peut encore faire des concessions pour espérer contenter l'exécutif européen, mais l’heure tourne.
Après avoir ouvert une enquête sur Microsoft Teams en juillet 2023, la Commission européenne passe à la vitesse supérieure. Elle va en effet lancer des accusations antitrust contre le géant américain concernant des supposées atteintes à la concurrence liées à son application de visioconférence Teams.
D’après le Financial Times, trois sources proches du dossier ont confirmé au média que l’exécutif européen allait établir un acte d’accusation formel, et ce, malgré les tentatives de la firme pour contenter la Commission. Microsoft avait en effet séparé Teams de sa suite Office en Europe, et dans le monde. Cependant, cela s'avère insuffisant pour l’organe européen, qui craint que Microsoft facilite la compatibilité de Teams avec ses propres logiciels plutôt que pour les applications concurrentes. L’Union européenne s’inquiète également du manque de portabilité des données, rendant difficile pour les utilisateurs de migrer vers d’autres applications que Teams.
Microsoft peut encore s’en sortir
Cette action de la Commission s’inscrit en fait dans une affaire vieille de quatre ans. À l’époque, Slack, propriété de Salesforce, avait déposé une plainte formelle contre Microsoft lui reprochant d’avoir forcé l'utilisation de Teams en la liant à sa suite Office 365. La commission et les concurrents de Microsoft doivent se réunir cette semaine pour discuter du dossier, et les accusations, elles, pourraient bien tomber dans les semaines qui suivront.
C’est à Microsoft de proposer d’autres concessions afin d’éviter d’en arriver là. Si la firme venait à être poursuivie, puis condamnée, elle s’exposerait à des amendes allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial annuel.