Selon des documents judiciaires d’un tribunal fédéral de Washington, Google aurait supprimé des discussions d’employés utiles à une enquête antitrust.
Google paniquerait-il ? D’après des documents du ministère de la justice américain (DOJ), que Reuters a pu consulter, le géant du net a détruit des communications internes de l’entreprise demandées par un juge fédéral dans le cadre d’une enquête antitrust relative à son activité de recherche. Pour rappel, il est reproché à la firme de Mountain View d’abuser de sa position dominante sur le marché de la publicité en ligne.
Destructions quotidiennes
D’après le gouvernement, Google à « faussement » assuré avoir suspendu « la suppression automatique » en 2019. La firme étant tenue de préserver les communications par chat en vertu d’une règle du tribunal fédéral. « La destruction quotidienne par Google de documents écrits a porté préjudice aux États-Unis en les privant d'une riche source de discussions franches entre les dirigeants de Google, y compris des témoins probables au procès », a écrit dans le dossier un avocat du DOJ, Kenneth Dintzer.
Que risque Google ?
De son côté, le principal concerné nie « fermement » ces allégations. « Nos équipes ont consciencieusement travaillé pendant des années pour répondre aux demandes de renseignements et aux litiges », a déclaré un porte-parole dans un communiqué. L’entreprise indique avoir « produit plus de 4 millions de documents dans cette seule affaire, et des millions d'autres pour les régulateurs du monde entier ».
Le DOJ a demandé au tribunal la tenue d’une audience ainsi qu’une sanction appropriée. Concrètement, s’il est reconnu coupable, Google pourrait se voir infliger une ordonnance annulant un dossier du tribunal, une amende, ou être interdit d'utiliser certains éléments à faire valoir lors du procès. La suite en septembre.