37 Attorney Generals ont attaqué le géant de Mountain View devant la cour fédérale de Californie. Il ne s'agit jamais que de la quatrième procédure antitrust à laquelle Google est confrontée en moins d'un an. Cette fois-ci, c'est la commission imposée aux développeurs d'applications Android qui est dans le viseur des procureurs.
Sur le dossier des conditions des boutiques applicatives et des commissions exigées aux éditeurs sur les achats in-app, Google est moins sous pression qu'Apple, Android s'avérant plus ouvert qu'iOS. Pour autant, Epic Games et ses alliés, Spotify notamment, ne se sont pas contentés d'étriller la marque à la pomme. Ils dénonçaient également les 30% que Mountain View entendait capter pour chaque achat réalisé dans une application téléchargée via le Play Store.
Pire encore, le géant a récemment modifié sa politique à l'attention des développeurs d'applications mobiles, étendant sa "taxe" à davantage de produits et ciblant principalement des services qui pouvaient, jusqu'alors, contourner les barrières fixées par le Play Store. Ainsi, dans la clarification que Google apportait à ses conditions, “les développeurs qui facturent des applications et des téléchargements sur Google Play sont tenus d’utiliser le système de facturation de Google Play comme mode de paiement”, de même pour toutes formes d’achat in-app. Et merci de ne pas dire depuis l'application que les utilisateurs peuvent profiter de ristournes s'ils réalisent leurs achats par d'autres biais.
Le Play Store, un monopole qui ne dit pas son nom
Cette politique n'est pas du goût des procureurs de 36 États et de Washington DC, qui viennent d'entamer une procédure antitrust devant le tribunal fédéral de Californie. Ils y reprochent à l'entreprise de tenir une position monopolistique dans la distribution d'applications Android, à grands renforts de clauses d'exclusivité, de fermeture aux concurrents et autres pratiques relevant de la concurrence déloyale. Et il en va de même pour les systèmes de paiement in-app. Et c'est grâce à ces positions monopolistiques que Google est en mesure de dicter ses conditions aux développeurs et de leur imposer des droits de douanes.
Mountain View n'a pas manqué de réagir dans une publication de blog, s'étonnant qu'un "groupe de procureurs généraux d'États ait choisi d'intenter une action en justice contre un système qui offre plus d'ouverture et de choix que d'autres". Car c'est bien là l'axe de défense du géant : son OS est ouvert, et favorise la compétition et la transparence. "Cette plainte imite une action en justice tout aussi infondée déposée par le grand développeur d'applications Epic Games, qui a profité de l'ouverture d'Android en distribuant son application Fortnite en dehors de Google Play" souligne, non sans malice, l'accusé.