Le fournisseur d’Apple s’est retiré d’un projet de coentreprise à 19,5 milliards de dollars (17,7 milliards d’euros) avec le conglomérat indien Vedanta. L’accord devait donner naissance à une usine de fabrication de semi-conducteurs dans l’État du Gujarat, dans l’ouest du pays.
La décision de mettre un terme au projet de construction d’usine à 20 milliards de dollars a été prise d’un commun accord à en croire le sous-traitant d’Apple. Ce dernier a déclaré dans un communiqué que Foxconn et Vedanta « ont reconnu que le projet n'avançait pas assez vite ». L’entreprise d’ajouter que : « il y avait des lacunes difficiles que nous n'avons pas pu surmonter en douceur, ainsi que des problèmes externes sans rapport avec le projet. »
Vedanta a de son côté assuré qu'il restait engagé dans son projet de semi-conducteurs et avait « aligné d'autres partenaires pour mettre en place la première fonderie indienne », rapporte Reuters.
Le gouvernement confiant
Interrogé par la BBC, Paul Triolo, membre du cabinet de conseil Albright Stonebridge Group, a estimé que le retrait de Foxconn portait un coup « considérable aux ambitions de l’Inde en matière de semi-conducteurs ».
Autre son de cloche du côté du gouvernement. Rajeev Chandrasekhar, le ministre Indien chargé de l’électronique et des technologies de l’information a déclaré sur Twitter que la décision de Foxconn n’avait « aucun impact sur les objectifs de fabrication de semi-conducteurs de l'Inde. Aucun ». Foxconn et Vedanta « poursuivront désormais leurs stratégies en Inde de manière indépendante », a-t-il ajouté.
Un manque d’expérience
Selon l'analyse de Paul Triolo, le départ du fournisseur de la marque à la pomme s'expliquerait par « l'absence d'un partenaire technologique clair et d'une voie pour la coentreprise (…) Aucune des parties n'avait d'expérience significative dans le développement et la gestion d'une opération de fabrication de semi-conducteurs à grande échelle. » D’après une source de Reuters, ce sont aussi des inquiétudes liées aux retards d’approbation des incitations du gouvernement indien qui auraient poussé Foxconn à se retirer.
l’Inde, qui souhaite réduire sa dépendance aux acteurs extérieurs, s'est doté l’année dernière d'un fonds de 10 milliards de dollars afin d’attirer des investisseurs et développer une filière locale de puces. Dans cette dynamique, l’américain Micron a annoncé un investissement à 825 millions de dollars (750 millions d’euros) pour construire une usine d’assemblage et de tests pour les semi-conducteurs.