Alors qu’on pensait la cession par Softbank d’ARM à Nvidia acquise, le gouvernement britannique vient retarder l’acquisition. Prétextant des raisons de sécurité nationale, l’exécutif a demandé à l’autorité de la concurrence une enquête sur ce rachat d’ici au 30 juillet.
En septembre 2020, Nvidia annonçait racheter ARM. Le créateur de l’architecture de processeur éponyme avait précédemment été acquis par le Japonais Softbank en 2016 pour 32 milliards de dollars. Quatre ans plus tard, c’est 40 milliards de dollars que le géant des GPU déboursait pour s’offrir ARM.
Si les conseils d’administration des parties impliquées approuvaient l’opération, on savait d’ores et déjà que sa concrétisation prendrait du temps : 18 mois, prévoyait Nvidia, le temps que les autorités antitrust britanniques, chinoises, américaines et européennes donnent leur aval. Ce qui ne sera pas une partie de plaisir : le gouvernement britannique vient en effet d’intervenir dans le processus d’acquisition.
Enquête de la CMA
La Competition and Markets Authority examine le dossier depuis janvier, examinant les risques que Nvidia porte atteinte à la concurrence, augmente les prix ou ampute les services d’ARM à destination de ses propres concurrents. Mais c’est pour un tout autre motif que le ministre chargé du numérique, Oliver Dowden, vient de mettre en suspens l’opération. Il invoque en effet un motif de sécurité nationale, le gouvernement britannique estimant que les semi-conducteurs sont un secteur critique pour la Grande-Bretagne et implique des sujets de défense.
"Pour entamer la prochaine étape et pour m'aider à rassembler les informations pertinentes, l'autorité britannique de la concurrence va maintenant préparer un rapport sur les implications de la transaction, qui contribuera à éclairer toute décision ultérieure", explique-t-il. La CMA va désormais se pencher sur la question des implications de ce rachat en termes de sécurité nationale, et rendre ses conclusions d’ici au 30 juillet.
Après quoi Oliver Dowden décidera d’approuver ou non l’accord, voire de demander une enquête approfondie. Et ce quand bien même Nvidia a promis de garantir la neutralité d’ARM et de maintenir les bureaux et les emplois à Cambridge. Des arguments qui avaient convaincu les autorités britanniques lorsqu’ils étaient avancés par Softbank en 2016. Mais, dans le cas de Nvidia, déjà fabricant de puces, ils ne semblent pas suffire.