Malgré le souhait de la CFE-CGC, majoritaire chez l’opérateur historique, d’une acquisition d’Atos par Orange de sorte à faire naître un géant capable de concurrencer les GAFAM, le groupe de Stéphane Richard dément tout projet de rachat, du moins avant le conseil d’administration du 2 décembre.
Orange vient de récupérer 2,2 milliards d’euros dans la résolution par le Conseil d’Etat d’un contentieux fiscal. Cette somme suscite bien des appétits : le syndicat CFE-CGC a le premier mis les pieds dans le plat en suggérant dans un courrier à l’attention du conseil d’administration de l’opérateur historique que ces fonds servent au rachat d’Atos. “Une analyse rapide fait apparaître qu’un mariage avec Atos serait profitable pour les deux groupes avec un fort effet de transformation et de très bonnes synergies en perspective” écrit le syndicat dans sa missive.
Un nouveau géant
Il ne s’agit pas du seul projet mentionné dans ce courrier des administrateurs salariés, qui appelle également à ce que le groupe récompense les efforts de ses salariés lors de la crise sanitaire par “une prime” ou “un intéressement exceptionnel”. Mais cette proposition est quelque peu éclipsée par ce pavé dans la mare qu’est la perspective d’un rachat de l’ESN par Orange. Le syndicat pointe la baisse des investissements en R&D d’Orange et signale que les GAFAM tirent la couverture à eux dans le secteur du numérique.
Il faut donc, selon la CFE-CGC, “inverser la vapeur” à travers le plan Engage2025 et le renforcement d’Orange Business Services. Et pour ce faire, “Atos constitue donc l’exemple d’acquisition pertinente pour le Groupe Orange, avec à la clef un projet de nature à séduire les investisseurs (certainement bien davantage qu’une promesse de dividende), en ouvrant un futur porteur de perspectives positives pour toutes les parties prenantes”.
Orange dément
La fusion permettrait la naissance d’une locomotive de la cybersécurité en Europe, mais aussi de peser face aux GAFAM grâce aux investissements joints en R&D. Notons que le syndicat, aux yeux duquel Atos et Orange se connaissent bien, estime que Elie Girard, directeur général d’Atos et ex-cadre d’Orange pourrait bien “à l’issue du mandat de Stéphane Richard, en mai 2022, prendre la tête du nouveau groupe”.
La réponse d’Orange n’a pas tardée : dans un communiqué, le groupe “dément tout projet d’acquisition d Atos ainsi que son inscription à son prochain Conseil d’Administration”. L’opérateur historique rappelle que l’utilisation des 2,2 milliards d’euros sera soumise à examen du prochain conseil d’administration et que sa direction vise une redistribution des fonds “au bénéfice du développement de l’entreprise, de ses salariés et actionnaires”. Reste qu’il n’est pas impossible que la proposition de CFE-CGC soit examinée le 2 décembre prochain.