Même la pègre fait sa transformation numérique. La police espagnole, assistée de ses homologues italiens et d’Europol, ont démantelé un groupe lié à la mafia italienne spécialisé en phishing et en SIM swapping.
Face à la montée en puissance de la cybercriminalité, la pègre traditionnelle s’adapte, à en croire Europol. L’agence européenne a assisté la police espagnole dans un coup de filet visant un groupe de criminels liés à la mafia italienne. Leur spécialité : la fraude en ligne. Ce réseau de malfrats comprenait ainsi des informaticiens à l’origine de domaines de phishing, aux côtés de spécialistes du blanchiment, cryptomonnaies inclues, et de recruteurs de mules.
Les suspects sont des ressortissants italiens installés à Tenerife. Ils sont accusés d’avoir, au moyen de techniques telles que le SIM swapping et le phishing, « dupé leurs victimes, principalement des ressortissants italiens, en leur faisant envoyer des sommes importantes sur des comptes bancaires contrôlés par le réseau criminel. Ils ont ensuite blanchi les produits du crime par le biais d'un vaste réseau de prête-noms et de sociétés écrans ».
10 millions d'euros de profit
La police espagnole, assistée d’Europol, d’Eurojust et des forces de l’ordre italiennes, ont opéré un coup de filet contre ce réseau. Une centaine de suspects ont été arrêtés, en Espagne principalement et quelques-uns en Italie. Seize domiciles ont été perquisitionnés, des appareils électroniques, 224 cartes de crédit, des cartes SIM et, accessoirement une plantation de cannabis ont été saisis, et 118 comptes bancaires gelés. Car le groupe criminel était prolifique : ses profits sont estimés, pour 2020, à dix millions d’euros.