Faut-il un nouveau plan de relance pour la cybersécurité ? Le premier, à hauteur d’un milliard d’euros dédié au secteur, a enthousiasmé les uns et les autres. Pourtant, malgré les efforts consentis par l’Etat, ils sont nombreux à appeler de leurs vœux un plan d’une toute autre ampleur. C’est le cas notamment de Jean-Noël de Galzain, CEO de Wallix et président d’Hexatrust.
Avec un milliard d’euros à la cybersécurité, le plan de relance à rassurer les différents acteurs du secteur. Peu importe qu’une bonne partie de ces fonds ne soit pas de nouveaux investissements, mais la réallocation d’enveloppes existantes, tous s’accordent à féliciter William Lecat pour son efficacité. Le coordinateur de la stratégie cyber de l’Etat était un incontournable de ce FIC, son travail étant évoqué aussi bien par Guillaume Poupard que par Jean-Noël de Galzain.
Et pourtant, même le président d’Hexatrust le reconnaît : « un milliard, c’est beaucoup, mais ce n’est pas assez ». Loin des ambitions américaine en la matière, les avancées françaises sont saluées du point de vue des grands comptes et des OIV, c’est indéniable. Tout comme il est également indéniable qu’un pan entier du tissu économique français et autant de collectivités sont autant, si ce n’est plus, exposées au cyber menace qu’auparavant.
Une V2 du plan de relance
« Il y a des oubliés de la cybersécurité » estime Jean-Noël de Galzain, qui appelle l’Etat à « passer à un nouveau plan de relance d’une toute autre ampleur ». Un plan qui permettrait d’assister « les plus faibles » : PME, TPE, associations, petites collectivités… qui ont bien souvent l’impression que la cybersécurité est une affaire de « grands ». Pourtant, les cyberattaques sont pour elles aussi « un fléau qui les affectent », dixit le président d’Hexatrust. D’où une nécessité de « financer les bras industriels de la cybersécurité à l’aide de fonds français, mais aussi européens, pour « s’équiper et grandir ».
D’autant que, parmi les objectifs énumérés pour la filière par Jean-Noël de Galzain, on trouve la création d’ici 2024 de 74 000 emplois. S’y ajoute, puisque les outils de cybersécurité sont souvent trop lourds et complexes pour les structures les plus modestes, le besoin de « faire travailler ensemble les innovateurs, les éditeurs, les intégrateurs et les fournisseurs de cloud », de sorte à notamment être en mesure de fournir des solutions en mode SaaS.
Education et sensibilisation
Et pas seulement les outils de diagnostic généreusement donnés aux collectivités. « Le diagnostic, c’est bien, mais on ne peut pas s’en contenter, surtout quand on n’a pas les moyens de comprendre ce que les résultats impliquent. Ce n’est pas qu’une question de moyens, mais aussi d’éducation et de sensibilisation » souligne le patron de Wallix. Ce n’est pas faute de cursus dédiés, qui se multiplient aussi bien dans les universités que dans les instituts privés, mais ils manquent aussi bien d’élèves que de professeurs, soulignait en conférence de presse Guillaume Poupard.
L’association Hexatrust est ouverte à travailler davantage avec les écoles et les universités, et à aider à mettre en place en région des services d’assistance aux entreprises. Toujours est-il que, pour que les rouages de la cyber française soient bien huilés, de nouveaux investissements risquent de s’imposer dans les années, sinon les mois, à venir.