Orange a dévoilé lundi 7 janvier, un plan de fermeture d'ici 8 ans de son réseau de télécom en cuivre. Un bouleversement qui vise à accélérer le développement de la fibre, mais qui soulève quelques questions.
Orange sonne le glas du cuivre. L’opérateur estime que cette technologie vieillissante est trop chère, trop fragile et trop lente à l'heure où la fibre opère une percée dans le marché.
Aujourd’hui, la France compte près de 13 millions d’abonnements à la fibre sur 32 millions de foyers raccordables. Soit 4,1 millions de plus par rapport à l’année dernière. Au vu de ces données, « payer pour deux réseaux est une hérésie économique », a expliqué au Monde Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms. Il poursuit : « En plus du coût, interconnecter deux technologies différentes est extrêmement complexe ». D'autant que le réseau coûte 500 millions d’euros chaque année à Orange en charges d’exploitation. Sans même parler des vols de cuivre ou encore des intempéries, pas sans conséquence sur la qualité du réseau. L’opérateur va donc démonter progressivement la machine, et a programmé une fin du service pour 2030.
20 millions de lignes toujours actives
Reste que le déploiement de la fibre en amont devra suivre la cadence du démantèlement. Le but étant d’accompagner les utilisateurs jusqu’à leur passage à la fibre, car à ce jour, 20 millions de lignes du réseau cuivre sont encore actives. « La fixation d’une date limite doit permettre d’accélérer le passage à la fibre optique. », assure le cadre d’Orange.
La décision de tourner la page du cuivre avait déjà été mise sur la table en 2019 par l’ex PDG d’Orange, Stéphane Richard dans le cadre du programme stratégique Engage 2025. Décision finalement retardée par la pandémie de Covid-19, ainsi que par la condamnation en appel de Stéphane Richard dans le cadre de l’affaire Tapie, rappelle Le Monde. La mission incombe désormais à la future directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, qui prendra ses fonctions début avril. Le plan d’Orange table sur un démantèlement zone par zone étalé sur plusieurs années.
Ledit plan a été remis à L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) pour consultation publique. Et le chantier s’annonce d'ores et déjà compliqué. Ce ne sont pas moins d’1 millions de kilomètre de câbles qu’il faudra remplacer. L’Arcep réfléchit à une révision à la hausse du tarif de dégroupage payé par les concurrents. Il n’en fallait pas plus pour s’attirer les foudres de ces derniers. « Le réseau appartient intégralement à Orange et ce ne sont pas les autres opérateurs qui ont décidé de sa fermeture. Il n’y a donc pas de raison qu’ils paient pour cela », a expliqué l’un d’eux au Monde. Autre crainte de la concurrence : que les équipes d’Orange profitent des interventions dans les foyers pour faire du démarchage commercial.