Retardée par le confinement, la décision du tribunal de Commerce de Paris est enfin tombée : lundi, la justice a donné son feu vert à la reprise d'un Kosc Telecom mal en point par Altitude Infrastructure. Ce dernier débourse 14 millions d'euros et compte investir un total de 100 millions d'euros dans cette activité wholesales only.
Kosc Télécom est sauvé ! L'opérateur wholesales only avait été placé en redressement judiciaire l'année dernière, et avait évité de justesse la liquidation grâce à OVH et à la Banque des Territoires, deux de ses investisseurs historiques, qui consentaient en décembre à sortir à nouveau le chéquier pour offrir un répit de quelques mois à Kosc, le temps qu'il se trouve un repreneur.
On pensait Bouygues ou Free, chacun cherchant à avancer ses pions sur un marché des télécoms d'entreprises dominé par le duopole Orange-SFR. Mais c'est l'opérateur alternatif Altitude Infrastructure qui est sorti du bois en début d'année. L'entreprise de David El-Fassy proposait d'investir 100 millions d'euros sur cinq ans pour sauver Kosc du naufrage, un plan de sauvetage qui doit permettre à l'opérateur de gros de revenir à l'équilibre opérationnel en 2022.
40 millions de dettes
Nous avons appris hier que cette reprise avait finalement été validée par le tribunal de commerce de Paris. Une décision retardée de plusieurs mois, confinement oblige. Et ce sont 14 millions d'euros qu'Altitude Infrastructures met sur la table pour reprendre Kosc. Et le premier dossier à régler pour l'opérateur, qui devrait profiter du réseau de feu Completel acquis par Kosc pour élargir son parc de clients et de prises, consistera à régler l'ardoise laissée par l'entreprise de Yann de Prince, soit 40 millions d'euros de dettes, réclamées en partie (15 millions d'euros) par Altice à qui Kosc racheta, en 2015, le réseau fibre Completel.
Dans un communiqué, Altitude ajoute qu’il conservera les 62 salariés de Kosc et assurera “la continuité de service pour les clients de l'entreprise”. L’entreprise précise avoir déjà un million d'euros dans Kosc “pour préserver l'activité pendant la période de redressement, ce qui a permis d'honorer les 4 000 commandes dont 500 en plein confinement”. “Avec Kosc, nous devenons le guichet unique des opérateurs d'entreprises avec des infrastructures complètes en termes d'offre et de couverture sur le territoire. Cette reprise correspond à un vrai "time to market" : le passage des entreprises à la Fibre optique, c'est maintenant” explique David El-Fassy.
Infranum, qui avait déjà pris position alors que Kosc était en difficulté, n’a pas manqué de réagir. La fédération appelle notamment l’Arcep à prendre en considération la reprise de Kosc dans sa très prochaine analyse de marché et de faire en sorte de “garantir enfin à tous les acteurs sur le marché de gros une équité sans faille, en rendant disponible tout le panel des offres neutres, mutualisées, ouvertes, passives ou actives qui ont fait leur preuve dans les réseaux d'initiative publique”.
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