Le gendarme du numérique estime que le système de surveillance basé sur les scanners des équipes logistiques du géant américain est trop intrusif et repose sur une collecte de données illégale.
Les pratiques d’Amazon en matière de flicage numérique de ses équipes logistiques ne passent pas. Amazon France Logistique (AFL), la filiale française de l’américain chargée de gérer la logistique s’est vue adresser une amende de 32 millions d’euros par la CNIL. Celle-ci estime en effet son “système de surveillance de l'activité et des performances des salariés est excessivement intrusif".
Dans les faits, il est principalement reproché à AFL d’utiliser les données des scanners connectés des équipes logistiques pour suivre leurs performances à la seconde prêt. La firme mesure en effet la cadence de traitement des paquets ainsi que les pauses supérieures à 10 minutes. Dans son rapport, la CNIL rappelle qu’il n’est pas illégitime pour une entreprise de réaliser un « suivi précis des manipulations effectuées et de la situation de chaque salarié », pour la sécurité et le bon fonctionnement des entrepôts, mais juge les indicateurs d’AFL injustifiés. Pour elle, ils induisent une « surveillance informatique excessive du salarié », tout en lui appliquant une « pression continue ».
En tout, ce sont cinq manquements qui ont été relevés par le gendarme français du numérique. En plus du suivi numérique jugé trop intrusif, la CNIL a relevé que trois des indicateurs utilisés étaient illégaux, que les intérimaires n’étaient pas suffisamment informés quant à la collecte des données via le scanner, que les salariés et le visiteurs n’était pas correctement informés des système de vidéosurveillance et que ceux-ci n’étaient pas suffisamment sécurisé.