Paris assigne Airbnb en justice

La Mairie de Paris poursuit sa croisade contre Airbnb en attaquant Ă  nouveau la plateforme en justice. Alors qu’un premier jugement dans une affaire prĂ©cĂ©dente doit ĂȘtre rendu dĂ©but mars, les nouvelles poursuites visent un millier d’annonces illĂ©gales, pour une amende qui pourrait grimper Ă  12,5 millions d’euros.

En dĂ©cembre 2017, la Mairie de Paris mettait en demeure Airbnb et une poignĂ©e de ses concurrents de se conformer Ă  la lĂ©gislation, qui obligeait les loueurs occasionnels parisiens Ă  s’enregistrer en mairie et Ă  afficher sur la page du bien en location le numĂ©ro d’enregistrement obtenu. Quatre mois plus tard, devant les lenteurs des usagers de la plateforme, la collectivitĂ© assignait Airbnb en justice.

Depuis, la loi ELAN de novembre 2018 (Ă©volution du logement et amĂ©nagement numĂ©rique) a Ă©tĂ© adoptĂ©e et publiĂ©e, condamnant Ă  12 000 euros d’amendes les manquements des loueurs en termes de nuitĂ©es et d’enregistrement. Ni une, ni deux, Paris repasse Ă  l’offensive. Ce week-end au JDD Anne Hidalgo a annoncĂ© que Airbnb allait ĂȘtre encore une fois traĂźnĂ© devant les tribunaux. La plateforme se voit reprochĂ©e d’avoir publiĂ© un peu plus d’un millier d’annonces illĂ©gales. L’entreprise amĂ©ricaine encourt une amende de 12,5 millions d’euros.

Annonces litigieuses

« Nous ne pouvons pas accepter qu’Airbnb et consorts ne respectent pas la loi. Nos agents de contrĂŽle ont recensĂ© une premiĂšre salve de 1000 annonces illĂ©gales, passibles chacune de 12500 euros d’amende. Le but est de provoquer un Ă©lectrochoc pour en finir avec ces locations sauvages qui dĂ©naturent certains quartiers parisiens Â» explique la maire de Paris. Mais Airbnb ne compte pas se laisser faire.

A Reuters, un porte-parole de la plateforme explique que la rĂ©glementation en vigueur est « inefficace, disproportionnĂ©e et en violation des rĂšgles europĂ©ennes». Et pour cause
 dans les poursuites engagĂ©es par la Mairie contre des loueurs, des utilisateurs d’Airbnb se sont pourvus en cassation, avant que la Cour ne saisisse la CJUE sur cette question. En outre, dĂ©but mars devait ĂȘtre rendue la dĂ©cision du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s quant Ă  la premiĂšre procĂ©dure engagĂ©e par la mairie. Airbnb avait fait appel au Conseil Constitutionnel par le biais d’une question prioritaire de constitutionnalitĂ©, sans succĂšs.