Meta a déclaré qu'il commencerait à restreindre les articles de presse aux utilisateurs canadiens de ses plateformes après que le Parlement a adopté un projet de loi sur les informations en ligne.
La loi sur les informations en ligne visant à obliger les grandes plateformes à rémunérer les éditeurs de presse vient d’être adoptée au Canada. Ce qui n’est pas du gout de Meta et Google qui avaient déjà restreint l’accès aux news pour certains utilisateurs. Le texte a été qualifié par la maison mère de Facebook et Instagram, de « législation fondamentalement défectueuse qui ignore les réalités du fonctionnement de nos plateformes ». En conséquence de quoi, le géants des réseaux sociaux a prévenu que les contenus d’actualité canadiens ne seraient plus disponibles sur ses plateformes.
Un porte-parole de Meta a déclaré à Reuters : « un cadre législatif qui nous oblige à payer pour des liens ou du contenu que nous ne publions pas, et qui ne sont pas la raison pour laquelle la grande majorité des gens utilisent nos plateformes, n'est ni durable ni viable. » Moins véhément, Google a néanmoins qualifié le texte d'« inapplicable » en l'état et a indiqué travailler avec le gouvernement afin d’empreinter une autre voie.
Un précédent en Australie
Le gouvernement du Canada justement, a de son côté déclaré que cette loi devait « venir renforcer l'équité sur le marché canadien des informations numériques. » Et permettre aux organes de presse d’obtenir « une juste compensation » pour les informations rédigées par des journalistes et partagées et consultées sur les plateformes. Selon un organisme de surveillance budgétaire indépendant missionné par le Parlement, cette loi pourrait rapporter 250 millions de dollars par an aux éditeurs.
En 2021 déjà, une loi similaire avait été adoptée en Australie. Et là aussi, un bras de fer s'était engagé entre Meta et le législateur. D’après une enquête du Wall Street Journal, l'entreprise de Mark Zuckerberg avait délibérément bloqué des pages gouvernementales à l'aide d'un algorithme de tri afin de faire pression sur les autorités australiennes et empêcher le vote du texte. L'entreprise avait finalement été autorisée à négocier au cas par cas avec les éditeurs et depuis, les contenus de presse sont de retour sur ses plateformes.