Le réseau social américain ultraconservateur « Parler » renonce à se faire racheter par le rappeur américain Kanye West.
Aussitôt revenu, aussitôt reparti. Elon Musk a annoncé vendredi 2 décembre que le compte Twitter de Kanye West (Ye) serait suspendu suite à une violation des règles de la plateforme. C'est chose faite et ce, quelques semaines seulement après la réactivation du compte du rappeur. Kanye West avait été banni une première fois en octobre dernier suite à des déclarations jugées antisémites.
« J'ai fait de mon mieux. Mais il a encore enfreint nos règles contre l'incitation à la violence », a répondu Elon Musk à un internaute. Il est reproché à Kanye West d’avoir publié l’image d’une croix gammée entrelacée avec une étoile de David.
Jeudi 1er décembre, le rappeur avait dit admirer Adolf Hitler lors d’une émission du complotiste d'extrême droite Alex Jones. Il a notamment déclaré : « ce mec […] a inventé les autoroutes, a inventé le microphone que j'utilise comme musicien. On ne peut pas dire publiquement que cette personne a fait quoi que ce soit de bien ». Et d’ajouter : « j'en ai assez des étiquettes, tout être humain a apporté quelque chose ayant une valeur, surtout Hitler ».
Kanye West et les réseaux sociaux
Les récentes sorties polémiques de l’artiste lui ont valu de perdre de précieux partenariats commerciaux avec Adidas et Balenciaga notamment. Dernièrement, c’est le réseau social « Parler » qui a déclaré jeudi 1er décembre avoir renoncé à se faire racheter par Kanye West. Le rappeur avait annoncé, lundi 17 octobre, son intention de s’offrir la plateforme ultraconservatrice. Mais la maison mère de Parler, Parlement Technologies, a indiqué sur son compte Twitter s’être « entendue avec Ye pour mettre fin à l'accord de vente de Parler ». Une décision prise mi-novembre « dans l'intérêt des deux parties », a précisé l’entreprise. « Parler continuera à rechercher de nouvelles opportunités de croissance et d’évolution de la plateforme pour notre communauté dynamique », a-t-elle indiqué.
« Parler » a été créée en 2018 par des proches de Donald Trump et de l’ultra-droite. Elle se présente comme « un écosystème qui ne peut pas être censuré, et dans lequel toutes les voix sont bienvenues ». Mais alors que « Parler » vient tout juste de faire son retour sur les magasins d’applications d’Apple et de Google, s’associer avec Kanye West apparaît dès lors comme un investissement à risque. Même pour des défenseurs autoproclamés de la liberté d’expression. D’après une source proche du dossier interrogée par CNN, les déboires financiers de Kanye West expliqueraient aussi ce rétropédalage.