Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk le 27 octobre dernier, de nombreux annonceurs délaissent le réseau social. Les marques s’inquiètent des derniers choix stratégiques opérés par la direction.
Prise de bec entre Elon Musk et la marque à la pomme. Le patron de Tesla accuse Apple de réduire les acquisitions d'espaces publicitaires sur Twitter. Problématique étant donné que Twitter tire 90% de se revenus de la publicité. « Apple a essentiellement arrêté de faire de la publicité sur Twitter. Est-ce qu'ils détestent la liberté d'expression en Amérique ? » a questionné Elon Musk dans un tweet.
Selon le fantasque milliardaire, le géant de Cupertino aurait également menacé de retirer l'oiseau bleu de son magasin d’application. « Apple a menacé de retirer Twitter de son App Store, mais ils refusent de nous dire pourquoi », a-t-il affirmé. Le PDG de Tesla a même interpellé celui d'Apple : « Qu'est-ce qui se passe Tim Cook ? » Un internaute a demandé si Apple « menace la disponibilité de Twitter sur l'App Store ou formule des exigences en matière de modération des contenus ? ». Elon Musk a laconiquement répondu « oui ».
Twitter fait peur aux annonceurs
Si Twitter devait être exclu de l’Apple Store, les conséquences seraient désastreuses pour le réseau social qui traverse déjà une passe difficile. Car aux licenciements massifs ordonnés par Elon Musk s’ajoute le départ d’autres annonceurs effrayés par la direction prise par le réseau social. Pfizer, General Motors, Chevrolet, Ford ou encore Jeep... au total, Twitter aurait perdu 50 de ses 100 plus grands annonceurs depuis l’arrivée d’Elon Musk. Une analyse de données réalisées par le Washington Post estime q’un tiers des annonceurs traditionnels n’ont plus pris d’espaces publicitaires sur la plateforme depuis au moins deux semaines.
Mi-Novembre, la plus grande agence publicitaire du monde, GroupM, a classé Twitter comme « très risqué » pour les annonceurs. « Concernant la démission de nouveaux cadres supérieurs à des postes clés, des exemples très médiatisés d'abus du badge bleu sur des comptes d'entreprise, et l'incapacité potentielle de Twitter à se conformer à son décret de consentement fédéral, l'évaluation du risque Twitter de GroupM est augmentée au niveau risque élevé », indique un document du publicitaire. Récemment, l’adoption d’un abonnement payant Twitter Blue permettant d’être certifié pour 8 euros par mois a tourné au fiasco. De nombreux personnages publics ont vu leur identité usurpée à des fins malveillantes.
Twitter doit faire preuve de « transparence »
GroupM s'inquiète aussi du manque de modération sur la plateforme. Depuis le rachat du réseau social, Elon Musk se pose en absolutiste de la liberté d’expression. Un positionnement qui se traduit par un relâchement de la modération. Dont l'exemple le plus médiatisé est sans doute la réactivation du compte Twitter de l'ex président des Etats-Unis Donald Trump, dont le compte avait été suspendu suite à des tweets pouvant « inciter à la violence » lors des émeutes du capitole en janvier 2021.
Pour revenir à une situation normale, GroupM invite Twitter à redoubler d’efforts sur la modération des contenus et à faire preuve d’une « transparence totale » sur les « futurs plans de développement des règles de communauté, de la modération du contenu et de tout ce qui touche à la sécurité des utilisateurs et des marques. »