Les actionnaires ont approuvé l’accord de rachat pour 44 milliards de dollars (Mds$) du réseau social par Elon Musk. Et ce, alors même que le patron de Tesla s'est rétracté, qu’un procès s’ouvre dans un mois... et que le lanceur d’alerte Peiter « Mudge » Zatko s’est invité dans la danse. Explications.
Énième péripétie dans le feuilleton Twitter. Le 24 juin dernier, le conseil d'administration (CA) de Twitter avait accepté l'offre de rachat pour 44 Mds$ formulée par le patron de Tesla, Elon Musk. Les dirigeants avaient appelé les actionnaires à faire de même. C’est chose faite ! Ils ont approuvé l'accord de rachat mardi 13 septembre.
Problème, entre juin et septembre, il s’est passé beaucoup de choses du côté de l’oiseau bleu… Tout d’abord, Elon Musk a renoncé au rachat du réseau social début juillet. Le fantasque milliardaire a justifié ce rétropédalage par les données « fausses et trompeuses » transmises par Twitter afin de justifier de la part des faux comptes sur le réseau social.
Le conseil d’administration de l’entreprise a alors décidé de lancer une action en justice contre le milliardaire afin de forcer le rachat. Mais ! Fin août, une plainte a été transmise aux autorités américaines par l’ex-responsable de la sécurité de Twitter, Peiter « Mudge » Zatko. Ce dernier pointait du doigt de graves lacunes de l’entreprise en matière de sécurité. Arguant au passage que Twitter n’avait pas les ressources suffisantes pour déterminer le nombre réel de faux comptes sur sa plateforme. Du pain béni pour Elon Musk.
L’arbre qui cache la montagne
Qu’à cela ne tienne. Twitter campe sur ses positions, et le vote des actionnaires confirme la position du réseau social qui souhaite toujours voir ce rachat finalisé. Et alors qu'un procès s’ouvre dans un mois, l’affaire pourrait aller bien au-delà du seul contentieux qui oppose Twitter à Elon Musk. Le lanceur d'alerte Peiter « Mudge » Zatko a en effet été auditionné par le Sénat mardi 13 septembre afin de témoigner sur ce dont il a été témoin lorsqu’il travaillait chez Twitter. « La direction de Twitter trompe les élus, les régulateurs et même son propre conseil d’administration », a-t-il déclaré aux sénateurs de la commission judiciaire. « Étant donné les dommages réels pour les utilisateurs et la sécurité nationale, j’ai décidé qu’il était nécessaire de prendre le risque personnel et professionnel, pour moi et ma famille, de donner l’alerte », a-t-il ajouté.
Le lanceur d’alerte affirme que Twitter ne répond tout simplement pas aux règles de base de cybersécurité. Pire, certains dirigeants auraient tenté de dissimuler des vulnérabilités auprès des régulateurs et du conseil d’administration. Certains employés sont même soupçonnés de travailler pour des renseignements étrangers.