L’entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance EuroHPC JU, a sélectionné le Forschungszentrum Jülich, en Allemagne, pour exploiter Jupiter, le premier supercalculateur européen de nouvelle génération.
Jupiter. Rien à voir avec le dieu des dieux. Il s’agit en fait de l’acronyme de Joint Undertaking Pioneer for Innovative and Transformative Exascale Research. C’est le nom qui a été donné au dieu des ordinateurs. Un supercalculateur européen qui sera installé en 2023 sur le campus du Forschungszentrum Jülich en Allemagne. Il sera exploité par Jülich Supercomputing Center (JSC) qui compte déjà deux des plus puissants supercalculateurs du monde, JUWELS et JURECA.
L’exascale à l’européenne
Il s’agira du premier supercalculateur de classe exascale européen. Une frontière que viennent tout juste de franchir les Etats-Unis avec leur supercalculateur Frontier. Comme son homologue américain, Jupiter doit servir à relever des défis scientifiques en calculant des modèles de lutte contre les pandémies, le réchauffement climatique, ou encore pour la production d’énergie durable. Pour se faire, il utilisera l’intelligence artificielle de manière intensive couplée, sans surprise, à l’analyse de données avec une capacité d’un billion de calculs par seconde.
« Qu'il s'agisse d'optimisation du trafic, de conduite autonome ou de surveillance de l'environnement mondial à l'aide de jumeaux numériques, bon nombre des plus grands défis de la société sont des problèmes de calcul intensif qui peuvent être résolus en tirant parti d'un système informatique exascale », a déclaré le professeur Dr Thomas Lippert, directeur de JSC.
Un programme à 500 millions d’euros
Jupiter reposera sur une architecture modulaire. Ce qui veut dire que divers modules informatiques seront couplés entre eux. Cette particularité technique vise à répartir des parties de programme de simulations complexes sur plusieurs modules afin de garantir une utilisation optimale des différentes propriétés matérielles. C’est aussi anticiper l’intégration des futures technologiques comme l’informatique quantique par exemple.
Dans sa configuration de base, Jupiter repose sur un module booster et des accélérateurs de calcul basés sur des GPU. La puissance moyenne de la machine devrait atteindre 15 mégawatts. Bien qu’installé en Allemagne, un pays où le mixe énergétique est encore largement dominé par les fossiles, le supercalculateur devrait être alimenté en électricité verte promettent les porteurs du projet. Par ailleurs, la technologie de refroidissement employée devrait permettre de réutiliser la chaleur perdue produite par Jupiter.
Coût de cette belle bête ? 500 millions d’euros financés à moitié par l’entreprise commune EuroHPC JU. Le reste sera apporté par le Ministère Fédéral Allemand de l’Education et de la Recherche (BMBF) et le Ministère de la Culture et des Sciences de l’État de Rhénanie du Nord-Westphalie ( MKW NRW).