Dans un document remis au gendarme américain des marchés financiers, Meta évoque un éventuel retrait d’Europe si le vieux continent ne se dote pas d’un cadre plus favorable au transfert des données.
Meta, la maison-mère de Facebook, boudera-t-elle l’Europe ? C’est du moins ce que suggère un rapport annuel remis à l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. La cause : le sempiternel sujet des données personnelles. Dans ce document, Meta écrit que, si aucun cadre pour le transfert des données des services en ligne entre l’Europe et les États-Unis n’est mis en place, Facebook et Instagram pourraient bien plier bagages. Et pour cause, c’est par le traitement de ces montagnes de datas que Meta réalise du ciblage publicitaire.
Meta calme le jeu, sans démentir
La nouvelle elle, n’a pas fait trembler les régulateurs, bien au contraire. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, n’a pas manqué de commenter l’information lors d’une conférence de presse, rapporte BFM TV. « Je pense qu'on vit très bien sans Facebook. Ces grands groupes ne sont pas habitués à ce qu'on leur résiste : au nom de la souverainté européenne, nous sommes déterminés à leur résister. [...] Nous avons marqué des points avec le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données ndlr), nous ne voulons pas que nos données personnelles soient laissées aux géants du numérique sans aucun contrôle, et nous maintiendrons que ces données ne leur appartiennent pas ».
D'autant que, de là à ce que Meta quitte l’Europe, il y a un monde. En dépit du bras de fer constant qui oppose le géant du web aux régulateurs, le vieux-continent demeure un marché stratégique pour l’entreprise. Un porte-parole a d’ailleurs confirmé à BFMTV que : « nous n'avons absolument aucune volonté ni de projet de retrait d'Europe ». Il a néanmoins rappelé que « Meta, comme beaucoup d'autres entreprises, organisations et services, dépendent du transfert de données entre l'UE et les États-Unis pour opérer au niveau mondial ». Il poursuit : « comme d'autres entreprises, nous avons suivi les règles européennes et nous nous reposons sur les clauses contractuelles types, ainsi que les garanties sur les données, pour fournir notre service». Meta assure qu'elle continuera de surveiller de près les effets potentiels potentiels des politiques européennes sur ses opérations.