Selon Bloomberg, Meta aurait entamé des pourparlers afin de se débarrasser de Diem. Depuis sa création, le projet de monnaie numérique peine à décoler, essuyant le feu nourri des régulateurs.
Avis aux intéressés, Meta (anciennement Facebook) cherche repreneur pour son projet de cryptomonnaie Diem (ex Libra). D’après Bloomberg, qui cite des sources anonymes proches du dossier, le géant du web souhaite revendre l’ensemble de ses actifs, céder ses droits de propriété intellectuelle, et rembourser les investisseurs.
Obstacle réglementaire
Cette décision fait suite à un enchainement d’évènements malheureux. Dès l’annonce de la création du projet Libra en juin 2019, les régulateurs avaient grincé des dents. En Europe, c’était notamment le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno LeMaire qui s’était fait le porte-voix de l'opposition : « Nous ne voulons pas que les géants du numérique étendent de plus en plus leur influence à des nouveaux champs. Nous ne voyons pas ce qui légitime l'entrée des géants du numérique dans un champ de compétence qui est celui des Etats - c'est-à-dire, la monnaie ». Aux États-Unis, la Banque centrale américaine (FED) n’était guère plus enthousiaste.
Départs en cascade
Initialement, le projet se présentait comme une monnaie alternative, décentralisée, accessible même par des utilisateurs éloignés du système bancaire. Mais dans ce contexte peu favorable, les ambitions elles, n'ont eu de cesse d'être revues à la baisse. Le projet Libra devient Diem et vise à développer des stablecoins indexés sur le dollar, l’euro ou encore la livre sterling. Pour finalement être réduit à un seul stablecoin dollar. Au fil du temps, le parcours de Diem a plus été jalonné de départs que de succès. D’abord des partenaires, comme Visa et Mastercard dès 2019, puis d'éléments centraux, comme le directeur de projet, l’ex-président de PayPal, Davis Marcus en 2021.
La même année, Diem Association, basé à Genève, retire sa demande de licence comme système de paiement à l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers suisse (FINMA). Retour au bercail pour se concentrer sur le marché américain. C’était sans compter la FED qui ne donnera jamais son feu vert au lancement du projet. Dans ces conditions, reste à savoir qui voudra bien récupérer la patate chaude.