Le gouvernement a nié l’information selon laquelle les utilisateurs de l’application de contact tracing obtiendraient la priorité aux tests de dépistage Covid19. Une hypothèse par ailleurs illégale, représentant aussi bien une rupture de l’égalité d’accès aux soins qu’une violation du RGPD.
L’information rapportée par L’Opinion avait de quoi surprendre. Le gouvernement songerait à donner aux utilisateurs de StopCovid la priorité pour être dépistés. Il aurait été question de cette mesure à l’occasion du dernier Conseil de Défense. Mesure surprenante, sachant que Cédric O avait retoqué une proposition similaire présentée par un député avant le lancement de l’application.
Il faut dire que cette option serait possiblement illégale, et ce sur plusieurs plans. D’abord en ce qu’elle constitue une violation manifeste du code de la santé publique qui en son article 1110-1 garantit “l'égal accès de chaque personne aux soins nécessités par son état de santé”. Ensuite parce qu’une telle “carotte”, sachant les difficultés à être dépisté à l’heure actuelle, pourrait enfreindre aux yeux de la Cnil le principe de recueil du consentement libre de l’utilisateur, libre signifiant selon le gendarme français des données personnelles que “le consentement ne doit pas être contraint ni influencé”.
Cas contact
L’information a toutefois été démentie en fin de journée par le gouvernement. Dans la conférence de presse suivant le Conseil des ministres, le porte-parole de l’exécutif, Gabriel Attal, est revenu sur cette hypothèse. “Que ce soit dans les Conseils des ministres ou dans les Conseils de défense auxquels j’ai participé, je n’ai pas entendu parler de cette piste-là. Pour moi, aujourd’hui, ce n’est pas à l’ordre du jour” assène-t-il.
“Il faut être lucide sur le fait que [StopCovid] n’a pas trouvé aujourd’hui son public” ajoute-t-il, avant de préciser que demain, Olivier Véran devrait détailler plus longuement la stratégie du gouvernement pour développer cet outil et les recommandations pour augmenter son usage. Recommandations qui devraient donc faire l’impasse sur un coupe-file accordé aux utilisateurs.
BFM soutient néanmoins que s’il n’est pas question de prioriser tous les utilisateurs de StopCovid, le gouvernement songe néanmoins à traiter les personnes signalées comme cas contacts par l’application de la même manière que ceux identifiés par l’Assurance Maladie. A savoir un accès prioritaire au dépistage.