Sous le coup d’une enquête de la Commission européenne, Redmond a décidé de ne plus intégrer systématiquement sa plateforme collaborative dans ses offres Microsoft 365 et Office 365. Une séparation effective à compter du 1er octobre prochain.
Fin juillet, la Commission européenne annonçait l’ouverture d’une enquête quant aux possibles pratiques anticoncurrentielles de Microsoft. En cause cette-ci, Teams. Bruxelles considère en effet que, en intégrant sa plateforme collaborative à ses offre Microsoft 365 et Office 365, l’éditeur avantage honteuse sa solution, aux dépens de la concurrence.
Redmond a choisi de prendre les devants, annonçant cette semaine une série de changements à venir pour rentrer dans les clous et satisfaire aux exigences des autorités européennes et de ses concurrents « même si l’enquête de la Commission européenne se poursuit et que nous coopérons avec elle ». « Nous reconnaissons notre responsabilité en tant que fournisseur technologique majeur de soutenir un environnement concurrentiel sain » poursuit Microsoft dans un communiqué.
Ainsi, à compter du 1er octobre prochain, dans l’Espace économique européen et en Suisse, les clients de Microsoft pourront opter pour une suite professionnelle sans Teams. Et ce pour un prix inférieur, de 2 euros par mois. Teams reste disponible pour les nouveaux clients, seul, au prix de 5 euros par mois. « Les entreprises clientes existantes qui disposent déjà d’une suite avec Teams peuvent choisir de conserver leur suite de productivité actuelle ou de passer à une suite sans Teams » précise Redmond. Les PME et indépendants auront droit au même type d’offres.
Interopérabilité accrue
En outre, le géant promet d’améliorer ses ressources existantes en matière d'interopérabilité avec Microsoft 365 et Office 365. S’il documente déjà ses API, Microsoft explique que, « dans le cadre du processus d'enquête, nous avons entendu des commentaires selon lesquels, compte tenu des vastes capacités de Microsoft 365, [il] pourrait faire davantage en termes de support et de simplification du développement ». Au menu, de nouvelles ressources de support à destination des développeurs d’applications tierces, notamment pour la réutilisation et la suppression des données de Teams. Enfin, l’éditeur s’engage à permettre à des solutions tierces d’héberger des fichiers Office, avec les mêmes fonctionnalités que dans la solution de Microsoft.
Redmond explique ne pas agir « le sentiment que cela résoudra nécessairement toutes les préoccupations, qu'elles émanent de la Commission ou de nos concurrents » mais y voit une étape « constructive ». « Nous continuerons à dialoguer avec la Commission, à écouter les préoccupations du marché et à rester ouverts à l'exploration de solutions pragmatiques qui profiteront à la fois aux clients et aux développeurs en Europe » conclut-il.