L’actuelle directrice Europe de Schneider Electric a reçu les faveurs de Bercy et de l’Elysée dans la course à la direction d’Orange. Mais Frank Boulben, Chief Revenue Officer de Verizon, est toujours en course, avec le soutien du comité de gouvernance de l’opérateur historique. Stéphane Richard, démissionnaire, pourrait quant à lui rester un peu plus longtemps à la présidence du groupe.
La course à la succession de Stéphane Richard à la tête d’Orange est bien engagée. Le PDG de l’opérateur historique doit quitter ses fonctions au 31 janvier, à la suite de sa condamnation dans l’affaire Tapie.
Les trois prétendants à la direction du groupe, Frank Boulben, Chief Revenue Officer de Verizon, Ramon Fernandez, le directeur financier d’Orange et Christel Heydemann, vice-présidente Europe chez Schneider, ont rencontré le secrétaire général de l’Elysée la semaine dernière.
Orange soutient Boulben, l’Etat Heydemann
Selon une information du Monde, Christel Heydemann a les faveurs de l’Elysée. Bercy soutient lui aussi la vice-présidente de Schneider Electric, une « petite préférence » de Bruno Le Maire, qui verrait bien une autre femme faire son entrée au CAC40.
Frank Boulben est pour sa part plébiscité par le comité de gouvernance d’Orange, rejoint sur ce point par l’Agence des participations de l’Etat. Mais il semble peu probable que la gouvernance du groupe aille à l’encontre de la volonté de l’Elysée et de Bercy, l’Etat et ses 23% de participation étant le premier actionnaire d’Orange.
Rupture ou continuité
Les deux candidats en tête sont passés par Orange : Christel Heydemann en est administratrice depuis 2017, tandis que Frank Boulben y a exercé de 2004 à 2007 la fonction de EVP Brand and Consumer Marketing. Pour autant, leurs projets sont diamétralement opposés.
Le dirigeant de Verizon veut une rupture dans la stratégie de l’opérateur historique, une perspective qui selon nos informations inquiète « sérieusement » les syndicats. Quant à la vice-présidente de Schneider, elle incarne la continuité dans la direction du groupe : sa candidature serait d’ailleurs soutenue par Stéphane Richard.
Stéphane Richard président jusqu’en mai ?
Le ou la future directrice générale d’Orange devrait être désigné lors du conseil d’administration du 24 janvier. Mais, selon BFM Business, celui-ci pourrait être retardé de quelques jours. Car la gouvernance d’Orange, et l’Etat, veulent une direction bicéphale du groupe.
Si le choix d’un directeur général a été a priori arrêté, il n’en est rien du côté du poste de président non-exécutif, bien que le nom de Pascal Cagni, président de Business France, soit évoqué. Il n’est pas impossible que Stéphane Richard reste à la présidence du groupe après le 31 janvier, jusqu’à l’assemblée générale du 12 mai.