Plusieurs milliers de salariés d’Altice ont défilé dans les rues de Lisbonne vendredi dernier. Selon des syndicats, près de 70% des 9 500 employés ont participé au mouvement social, une première depuis une dizaine d’années. Ils protestent contre des transferts programmés d’environ 155 personnes vers des prestataires tiers ainsi que vers d’autres filiales du groupe dont la France.
Le groupe de Patrick Drahi avait racheté Portugal Télécom, l’opérateur historique local, au Brésilien Oi en décembre 2014. 3 000 manifestants se sont retrouvés devant le siège de l’opérateur, avant de partir vers la résidence officielle du Premier ministre. Affublés de t-shirts avec le mot « aldrabice » (pour « escroquerie »), ils scandaient des « Non au vol des droits acquis » et autre « contre l'intimidation et le chantage ».
Les salariés protestent donc contre ces méthodes brutales mais craignent surtout d’être licenciés à terme. « On m'a notifiée de mon transfert et maintenant je suis obligée d'accepter ou de démissionner », a expliqué à l'AFP une des manifestantes venue de Porto, Maria José Peres, 42 ans. Au niveau exécutif, le Premier ministre a aussi réagi, disant redouter un « démantèlement » de Portugal Telecom. Fin mai, il a déjà donné une fin de non-recevoir à Altice qui évoquait un projet de licenciement de 3 000 personnes. Depuis fin 2014 et le rachat de Portugal Télécom, environ 1 500 employés ont déjà quitté le groupe.