Une cyber armée pour les Etats-Unis ? Le Cyber Command ne dépendra bientôt plus du Strategic Command et s’élèvera au rang de commandement combattant unifié, au même titre que son ancienne autorité de tutelle ou que le CENTCOM. Autre objectif, s’émanciper de la NSA, dont le directeur est également le commandant du CyberCom.
Bouleversement en perspective dans la cyberdéfense (et attaque) américaine. On se rappelle que Donald Trump, nouvellement investi, avait exigé un état des lieux des forces « cyber » des Etats-Unis, suivi d’une éventuelle refonte. En fin de semaine dernière, le Departement de la Défense a annoncé que l’US Cyber Command allait monter en puissance et devenir commandement combattant unifié.
Jusqu’à présent sous la tutelle de l’US Strategic Command, le Cybercom devrait s’émanciper en 2018, année lors de laquelle il devrait en outre être pleinement opérationnel. Il sera alors sur un pied d’égalité avec les commandements régionaux (Northern Command, Pacific Command) et spécialisés (Special Operations Command ou encore Transportation Command). De fait, son commandant s’adressera directement au Secrétaire d’Etat à la Défense.
« Cette décision signifie que le Cyber Command jouera un rôle encore plus stratégique dans la synchronisation des cyber-forces, la formation, la conduite et la coordination des opérations militaires dans le cyberespace, et la promotion et la prioritarisation des investissements cyber dans le Département » s’est félicité Kenneth Rapuano, secrétaire adjoint à la Défense pour la défense nationale et la sécurité globale.
Un commandement séparé de la NSA
Créé en 2009, le Cybercom coordonne les opérations menées par les différentes subdivisions cyber des différents corps d’armée américains, de la Navy aux Marines en passant par l’Air Force. Il compte en outre 133 équipes opérationnelles employant aussi bien des réservistes que des civils. Basé à Fort Meade, le Cyber Command partage ses locaux avec la NSA. Et pour cause, le commandant de cette force est également le directeur de l’agence de renseignement.
Toutefois, cette situation pourrait elle aussi changer. Donald Trump a en effet confié au patron du Pentagone, James Mathis, la mission d’examiner la possibilité de scinder les deux entités. Le National Defense Authorization Act précédent et toujours en vigueur stipule que la séparation ne devra en aucun cas affecter les capacités de l’une et de l’autre. Dans ses recommandations, John Mathis proposera également un nouveau commandant pour le Cybercom.