Comme Facebook ou Google sur le Web, le groupe Casino se dote d’une base de données comportementale de 50 millions de consommateurs mais dans les magasins. Objectif ciblage plus précis pour les annonceurs.
« La base de données la plus massive et qualitative sur les consommations des Français et leurs comportements d'achat ». Voici la description de RelevanC, définie pour Challenges par Marco Tinelli qui en est notamment à l’origine. Elle comporte les profils de 50 millions de consommateurs, compartimentés en plus de mille segments : âge, sexe, styles de vie, etc. Elle est née d’une joint-venture entre le groupe Casino (80% du capital) et le « start-up studio » Red Pill.
Son objectif : permettre aux annonceurs de venir piocher dedans afin d’améliorer et affiner leurs stratégies marketing. Elle a été conçue à partir des données d’enseignes comme Casino mais aussi Monoprix, Go Sport ou le site Cdiscount. « Grâce à des algorithmes très puissants, nous pouvons identifier des cibles très précises comme les femmes qui aiment la nouveauté et boivent des eaux aromatisées », ajoute Marco Tinelli.
C’est donc le pendant « dans la vraie vie » de ce que constituent depuis des années les géants du Web, de Facebook à Google en passant par Amazon. A la différence que « nous atteignons 50% d'engagement supplémentaire [en comparaison avec] une campagne avec les données de ciblage de Google ».
« Conforme à la loi »
RelevanC estime avoir une vision plus précise sur les comportements d’achats que les géants du Web précités, grâce à « de la data hyper qualitative ». Ainsi, la joint-venture ambitionne d’étendre son champ d’application au-delà de la grande distribution : luxe, mode, tourisme sont des secteurs potentiels.
Bien évidemment, toutes les précautions légales sont prises à entendre Marco Tinelli, qui assure s’être conformé à la loi dès le début de l’aventure. Respect de la vie privée, anonymisation… Il s’agit aussi de ne pas frustrer les consommateurs, ni de les effrayer avec l’utilisation qui serait faite de leurs données. « En magasin, nous pourrons géolocaliser les clients qui ont téléchargé une appli de telle ou telle enseigne et leur faire des offres très ciblées quand ils viennent faire leurs courses, uniquement s'ils ont donné un consentement explicite », explique le créateur de RelevanC. Toutefois, les données ne seront pas croisées pour de l’e-mailing par exemple. D’une part pour rester dans la légalité, d’autre part pour « ne pas empirer encore ce qui parfois peut être considéré comme du harcèlement commercial par les gens ».