Kwon Oh-hyeon, vice président et CEO de la branche Composants et Ecrans de Samsung, vient d’annoncer son départ du groupe sud-coréen. Aux yeux du futur-ex dirigeant, la direction du géant doit être rajeunie, alors que l’entreprise est toujours engluée dans un scandale de corruption qui a éclaboussé la Corée du Sud.
Depuis l’arrestation et la condamnation de Lee Jae-Yong, vice-président de Samsung Electronics et héritier pressenti du groupe, le géant sud-coréen inquiète certains observateurs par l’absence de leadership. Samsung a été frappé de plein fouet par l’affaire de corruption qui a provoqué la destitution de l'ex-présidente du pays, Park Geun-hye. Si problèmes de gouvernance il y a, il ne risque pas de s’améliorer : Samsung vient en effet de perdre un de ses plus anciens dirigeants.
Kwon Oh-hyeon occupait les fonctions de vice-président et de directeur des branches écrans et semi-conducteurs. Chez Samsung depuis 32 ans, il fut d’ailleurs un des acteurs du succès du groupe dans ce domaine. Régulièrement considéré comme le numéro 2 de Samsung (et pressenti comme un potentiel numéro 1), il était le plus ancien membre du trio de CEO qui dirige l’entreprise, aux côtés de JK Shin pour le mobile et BK Yoon pour l’électronique grand public.
Bénéfices triplés mais recul en bourse
Dans un communiqué cité par Reuters, le vice-président annonce sa démission. Il explique « que l'heure est venue pour [Samsung] de prendre un nouveau départ, avec un esprit neuf et une direction plus jeune, afin de mieux répondre aux défis intrinsèques d'une industrie de la technologie qui se transforme rapidement ». Kwon Oh-hyeon quittera ses différentes fonctions à la fin de son mandat à la tête du conseil d’administration de la société, en mars prochain. D’ici là, il devra désigner son successeur.
Cette décision du vice-président de Samsung fait passer au second plan (y compris en bourse, avec un recul de 1,5% du titre aujourd’hui) les prévisions de résultats dévoilées aujourd’hui. Lesquelles s’annoncent pourtant excellentes. Le Sud-Coréen table en effet sur un bénéfice opérationnel de près de 11 milliards d’euros. C’est un record pour Samsung, qui triplerait ses bénéfices sur un an, principalement grâce à la vitalité de sa branche semi-conducteurs.