Le big data c’est bien, mais c’est mieux quand il répond concrètement aux attentes des premiers concernés. Pendant plusieurs mois, magistrats et avocats des Cours d’appel de Rennes et Douai ont eu entre les mains la plateforme Predictice. Comme nous l’expliquions en avril dernier, elle a uniquement été utilisée pour les affaires de droit civil.
Des avocats ainsi qu’une dizaine de magistrats ont eu l’outil entre les mains. Pour ces derniers, l’essai n’a pas été concluant. Les juges ont mis fin à l’essai pointant l’absence de plus-value. « La justice dispose déjà d'une base de données extrêmement importante et performante. Ce logiciel qui est sans doute perfectible, ne donne pas de chiffres pertinents », explique Xavier Ronsin, président de la Cour d'appel de Rennes, à France Inter. D’autant plus que des informations, comme les différences socio-professionnelles par région, ne seraient pas prises en compte. La plateforme semble donc perfectible à plusieurs niveaux.
En revanche, les avocats qui ont testé Predictice ont quant à eux été plutôt séduits. Les tests se poursuivent et le barreau de Lille envisage même d'étendre l'utilisation de l'outil à la justice pénale, précisent nos confrères. Le bâtonnier était ce vendredi matin à l’Elysée pour évoquer l’élargissement de l'usage du logiciel à l’ensemble des décisions de Justice.
Le dashboard de Predictice.
Pour rappel, Predictice s’appuie sur la jurisprudence. Mais là où les juges et magistrats exploitent des grilles de lecture plus ou moins précises et souvent à l’échelle de leur juridiction, ils peuvent avoir accès à des résultats fiables et sur l’ensemble de la France. C’est donc sur la base de ces éléments que l’outil se targue de proposer ce qu’il appelle de la « Justice prédictive ».