Rubin vs. Fadell : deux pontes de la Silicon Valley devant les tribunaux

Les deux ex-employés de Google se retrouveront devant le juge. Keyssa , société soutenue par Tony Fadell (iPod/Nest), a déposé une plainte contre Essential Products, l’entreprise d’Andy Rubin (Android). La première accuse la seconde de vol de secrets commerciaux.

Rubin vs. Fadell. Le père d’Android contre le créateur de l’iPod et de Nest. Ces deux figures de la Silicon Valley s’opposent devant les tribunaux dans une affaire de vol de secrets commerciaux. Tony Fadell, après son départ de Google en 2016, s’en est retourné au monde des start-up. Il conseille notamment Keyssa, une jeune pouce spécialisée dans le connectivité mobile.

Elle développe un connecteur, basé sur une puce, permettant à un terminal de s'appairer à un périphérique, une caméra par exemple, sans avoir besoin de connexion filaire, de WiFi ou de Bluetooth. Problème : l'Essential Phone, le smartphone développé par la nouvelle société d’Andy Rubin, exploite une technologie similaire. L’appareil se connecte à un module caméra 360° via une connexion sans fil, laquelle repose toutefois sur une puce produite par un autre constructeur.

Mais, aux yeux de Keyssa, c’est bien sa technologie qui a été utilisée. D’où cette plainte déposée en début de semaine à San Francisco. L’entreprise soutenue par Fadell explique à Reuters avoir été en discussion avec Essential Products pendant 10 mois autour de l’utilisation de cette technologie dans l’Essential Phone. Echanges qui n’ont pas aboutis, la société d’Andy Rubin se tournant alors vers un autre fabricant.

Vol de savoir-faire

Keyssa affirme néanmoins que le smartphone incorpore des technologies développées par ses soins permettant le bon fonctionnement des connecteurs sans fil, des modèles d’antennes aux méthodes d'essai des téléphones sur la ligne de production. « Keyssa n’a pas bénéficié d’une compensation pour l’usage par Essential de son savoir-faire » indique un porte-parole de la start-up. « Nous lançons une action en justice car nos tentatives pour résoudre cette affaire à l’amiable n’ont pas abouti ».

La procédure devant les tribunaux n’en est qu’à ses prémices : Essential explique ne pas encore avoir été notifié de la plainte. Mais cela n’arrange pas ses affaires. Le tout jeune constructeur a fait amplement parler de lui en amont du lancement de son téléphone, ce qui ne s’est aucunement répercuté sur les ventes de l’appareil. Environ 5000 Essential Phones auraient été écoulés depuis cet été. Un beau flop qui se conjugue parfaitement à une fuite de données des acheteurs et à un lancement retardé.