Quatorze assureurs se sont lancés dans l’expérimentation de la blockchain. Ce test, mené avec Stratumn, consiste à éprouver l’utilisation de cette technologie dans les échanges entre les assureurs.
Le domaine des assurances se devait de profiter de la blockchain. Ou du moins d’en expérimenter les usages possibles. C’est le sens d’un PoC (proof of concept) mené pendant quatre mois par quatorze assureurs, membres d’un groupe de travail dédié à la blockchain au sein de la Fédération Française de l’Assurance. Objectif : « optimiser les échanges de données données qui ont lieu quotidiennement entre les assureurs ».
Ce test a été mené avec la collaboration de l’éditeur français Stratumn, qui travaille déjà avec CNP Assurances et Allianz France, et le cabinet de conseil Deloitte. Les quatorze assureurs ont donc mis en place un prototype de blockchain entre eux. Dans le cas de ce PoC, ce sont les processus de résiliation issus de la loi Hamon qui ont servi de terrain d’expérimentation.
Rappelons qu’en vertu de cette loi, lorsqu’un assuré résilie son contrat, c’est au nouvel assureur de s’assurer des formalités, et donc d’échanger avec l’ancien assureur. L’enjeu ici est de garantir une continuité de la couverture, notamment dans les situations où l’assureur à l’obligation de terminer le processus dans les 30 jours suivant la résiliation. Ce qui contraint les sociétés à échanger entre elles de la manière la plus efficace et directe possible.
Résiliations à la chaîne
D’où l’intérêt de la technologie blockchain dans ce cadre. Elle « fournit un référentiel de données partagé et sécurisé à toutes les parties prenantes tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des tiers de confiance » souligne Stratumn. Le protocole Proof of Process de l’éditeur va permettre aux assureurs d’avoir une traçabilité sur les différents échanges et « de parvenir à un consensus sur l'existence, la nature et l'évolution d'un processus ».
La FFA semble satisfaite de ce test. « La technologie Blockchain semble apporter un très bon niveau de sécurité dans les échanges de données entre assureurs » rapporte la fédération. « Elle est bien adaptée à des cas d’usage BtoB, résiste à la montée en charge, réduit le coût de traitement des dossiers et autorise une variété d’applications additionnelles ». Les assureurs ajoutent avoir explorer plusieurs « enjeux connexes », notamment les questions de gouvernance ou encore l’identification des cas d’usage dans l’assurance. Pour autant, ni Stratumn ni la FFA ne précisent les suites qui seront données à ce PoC.