Baidu, Alibaba et Tencent sont soupçonnés de participer « activement » à la surveillance des internautes chinois pour pouvoir continuer à exercer leurs lucratives activités.
Les informations relatées par le Wall Street Journal ne soulèvent pas une très grande surprise. En effet, on se doutait bien volontiers que les autorités chinoises n’allaient pas se priver d’une telle masse et manne d’informations à propos de leurs ressortissants. L’article de nos confrères (propriété du patron d’Amazon, rappelons-le) ne fait donc que confirmer un sentiment dominant sur l’espionnage massif des plates-formes les plus populaires au sein de l’ex Empire du Milieu.
« Le gouvernement chinois construit l'un des systèmes de haute technologie les plus sophistiqués au monde pour surveiller ses citoyens, y compris les caméras de surveillance, la technologie de reconnaissance faciale et de vastes systèmes informatiques qui traitent des téraoctets de données. Au cœur de ses efforts, se trouvent les plus grandes entreprises technologiques du pays, qui agissent ouvertement comme les yeux et les oreilles du gouvernement dans le cyberespace », écrivent nos confrères.
1 milliard d'inscrits à WeChat
Au cœur de ce dispositif, Baidu, Tencent & Alibaba jouent un rôle prépondérant et s’en cachent à peine, tout particulièrement lorsque l’on prend en compte le fait qu’ils bénéficient des politiques commerciales mises en place par le gouvernement chinois, lesquelles restreignent la compétition étrangère. Le cas de Tencent est particulièrement emblématique dans la mesure où le service WeChat est utilisé par près d’1 milliard de personnes pour la messagerie instantanée ou les paiements mobiles.
De son côté, Alibaba dément fournir des informations en dehors de demandes officielles et motivées. Toutefois, ces dénégations ne trompent pas grand monde dans la mesure où l’indépendance de la justice chinoise face au pouvoir politique relève du fantasme. Le cas d’Apple refusant de répondre à une demande du gouvernement dans le cas de la tuerie de San Bernardino en 2015 est strictement impossible à imaginer en Chine.
Tout ceci se passe dans un contexte où de nouvelles lois renforcant la censure et le contrôle des contenus ont été promulguées l’année dernière, lois qui obligent les opérateurs à encadrer strictement les informations publiées sur leurs plates-formes. Tencent a d’ailleurs récemment été condamné à une lourde amende.