Un arbitrage exige du Canadien qu’il verse 137 millions de dollars à Nokia dans une affaire de contrat de licence non payé. Blackberry a perdu une bataille, mais pas la guerre : il poursuit l’entreprise finlandaise en Allemagne et aux Etats-Unis pour la violation présumée de onze de ses brevets.
Voici bien longtemps que Nokia et Blackberry ont cessé d’être des concurrents. Près d’une décennie s’est écoulée depuis que les deux constructeurs se livraient une lutte féroce pour occuper la première place sur le marché naissant des smartphones. Ni l’un ni l’autre ne fabrique plus de smartphones et ils sont aujourd’hui sur des segments très différents, l’un est équipementier réseau, l’autre éditeur de logiciels. Ce qui ne les empêche pas de se retrouver devant les tribunaux.
En 2016, Nokia saisissait la cour d’arbitrage de la Chambre du Commerce International. L’équipementier finlandais accusait son ancien concurrent, Blackberry, d’avoir porté atteinte à sa propriété intellectuelle. Le litige portait sur le fait de savoir si le Canadien devait payer ou non une redevance sur un contrat de licence relatif au portefeuille de brevets de Nokia. On ignore exactement quelle technologie déposée par le Finlandais est concernée.
Querelle d’anciens
La cour a statué en faveur de Nokia. Blackberry doit désormais verser 137 millions de dollars à l’équipementier. Dans un communiqué, l’entreprise canadienne se dit « déçue » de ce verdict mais l’accepte. D’autant que l’affaire n’est pas terminée, Blackberry ayant à son tour déposé plainte contre Nokia aux Etats-Unis et en Allemagne, accusant le Finlandais d’avoir violé onze de ses brevets. « Cette décision ne change pas l'affirmation de BlackBerry selon laquelle Nokia enfreint notre propriété intellectuelle » écrit l’entreprise de John Chen.
Le conflit opposant deux anciens géants de la téléphonie mobile, peut sembler secondaires, tous deux étant bien loin de leur gloire passée. Mais la propriété intellectuelle joue un rôle majeur dans leurs stratégies actuelles. Blackberry et Nokia furent deux pionniers du smartphone, leurs portefeuilles de brevets sont en conséquence fort bien fournis d’un côté comme de l’autre et font partie de leurs principaux assets et sources de revenus par le système des licences. L’un comme l’autre se sont retirés du marché des smartphones, mais leurs marques respectives continuent d’exister à travers des accords de licences avec des constructeurs tiers.