Donnez un peu de votre intelligence à la mission sur l’intelligence artificielle ! Mercredi, Cédric Villani a officiellement lancé la plateforme destinée à recueillir les idées et opinions des citoyens sur l’IA. La consultation se terminera le 6 janvier et aboutira à un rapport final remis fin janvier.
En charge d’une mission sur l’intelligence artificielle, le député LREM et mathématicien Cédric Villani a rendu son rapport le 29 novembre à Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat au Numérique. La remise de ce texte a été l’occasion d’annoncer le lancement prochain d’une « plateforme collaborative » sur l’IA. C’est désormais chose faite : la consultation publique est ouverte.
« Depuis son lancement, notre mission suscite une véritable effervescence » écrit Cédric Villani. Outre les 250 personnes auditionnées depuis septembre, le député rapporte recevoir « des dizaines de sollicitations » d’entreprises, d’experts et de simples citoyens. « C’est pourquoi j’ai souhaité que puisse s’ouvrir une consultation permettant à l’ensemble des acteurs et des citoyens de contribuer à l’élaboration de cette stratégie ambitieuse, sur un enjeu qui nous concerne tous. »
Un mois pour participer
La consultation, débutée le 6 décembre, doit s’achever le 6 janvier et aboutir à une synthèse qui alimentera de futurs débats avant la remise du rapport final fin janvier. « Notre mission consiste à décliner une vision française et européenne du développement de l’IA […] Le programme est vaste et le temps limité » insiste le récipiendaire de la médaille Fields.
La consultation est structurée en sept thèmes. Premier enjeu : « construire une politique de données adaptée aux enjeux de l’IA », qui devra « favoriser une ouverture large et la constitution d’écosystèmes autour de la donnée » et, dans le même temps, protéger celles des citoyens. Autre sujet, la recherche, sujet sans doute le plus cher à Cédric Villani. La France est plébiscitée pour ses chercheurs et chercheuses en intelligence artificielle. Mais « ses plus beaux résultats ne sont pas souvent transformés en réussites économiques et commerciales » et ses cerveaux fuient. Le double objectif fixé par le député est « d’offrir un environnement de travail » aux scientifiques et « un écosystème plus favorable à la création d’entreprises » aux entrepreneurs.
Economie et société
La consultation interroge également sur les frontières d’un « cadre de confiance éthique et de confiance pour le développement de l’IA ». Et sur cette question, on se demande quels ponts seront dressés entre cette mission et le débat public lancé par la Cnil en début d’année, lequel doit aboutir le 15 décembre à un rapport sur les enjeux éthiques et questions de société liés aux algorithmes. Viennent ensuite les sujets économiques et sociaux, avec une réflexion sur l’IA et le futur de l’emploi, l’IA et l’écologie, Cédric Villani appelant de ses vœux une IA « plus verte », les secteurs clés de l’IA que sont la santé, le transport, l’environnement et le secteur défense-sécurité et enfin une vision plus transversale de « l’émergence de l’IA et ses applications tous domaines confondus ».
La consultation a pour l’heure reçu environ 500 contributions. On notera, non sans un certain amusement, que Cédric Villani tient à participer à cette plateforme, le député postant lui aussi quelques propositions sous chacun des axes de réflexion (à l’exception du thème sur les enjeux éthiques).