L’acquisition de Shazam par Apple risque-t-elle de nuire à la concurrence ? La Commission a accepté de se pencher sur la question à la demande de l’Autriche. Celle-ci craint que le rachat n’ait pour conséquence une concentration susceptible de « nuire de manière significative à la concurrence au sein de l'Espace économique européen ».
En décembre, Apple annonçait le rachat de Shazam, célèbre service de reconnaissance musicale. L’idée derrière cette acquisition est d’intégrer les technologies du Britannique aux produits Apple, Apple Music par exemple. Mais en Autriche, l’opération revêt un caractère de concentration. Soutenu par la France, l'Islande, l'Italie, la Norvège, l'Espagne et la Suède, l’Etat autrichien a soumis une requête à la Commission européenne.
Celle-ci explique qu’elle ne pouvait s’auto-saisir de cette affaire, puisque « le projet d'acquisition de Shazam par Apple n'atteint pas les seuils de chiffre d'affaires fixés par le règlement de l'UE sur les concentrations pour les opérations devant être notifiées à la Commission européenne ». Mais la demande autrichienne justifie un examen de l’opération par l’institution européenne.
Pourquoi donc un examen de l’antitrust européen ?
Après étude des éléments éveillant la suspicion de l’Autriche et les informations supplémentaires fournies par les Etats joints à la requête, la Commission « considère que l'opération pourrait nuire de manière significative à la concurrence au sein de l'Espace économique européen ». Elle ne fournit cependant pas de détails sur les motifs menant à cette décision.
En outre, du fait de la portée transfrontalière de l’opération de rachat, la Commission considère qu’elle est l’autorité la plus compétente pour examiner l’acquisition de Shazam par Apple. La marque à la pomme devrait être très prochainement invitée à notifier son projet de rachat à la Commission. Ce qui risque de considérablement ralentir la procédure, voire mettre à mal les plans de Cupertino si concentration il devait y avoir.