Spotify va entrer en bourse

Le leader mondial de la musique en ligne vient d’annoncer son intention de rentrer sur le marché boursier avec l’objectif de lever 1 milliard de dollars lors de son introduction.


L’affaire était prévue de longue date et elle est désormais officielle. La société suédoise co-fondée et dirigée par Daniel Ek vient de déposer les documents nécessaires à une introduction en bourse. L’entreprise sera cotée sur le le NYSE sous l’étiquette SPOT et l’objectif est de lever 1 milliard de dollars lors de l’introduction. Rappelons que selon les différentes estimations, Spotify est valorisé entre 18 et 28 milliards de dollars et compte parmi ses actionnaires actuels  Daniel Ek (25,7% des actions ordinaires), Tencent (7,5%), Tiger Global (6,9%), Sony Music (5,7%) et Technology Crossover Ventures (5,4%).

Dans les documents remis aux autorités boursières, Spotify revendique un nombre d’utilisateurs deux fois supérieur à Apple Music, revendiquant environ 42% du marché. La société indique avoir 71 millions de membres payants et 159 millions de personnes utilisent le service au moins une fois par mois. Toutefois, Apple devrait dépasser Spotify sur le territoire américain (le plus vaste marché pour la musique en ligne) durant l’année 2018.

Plus d'utilisateurs et... plus de pertes

La société peut revendiquer des chiffres flatteurs. Par exemple, Les abonnés de Spotify ont grandi au cours des deux dernières années, tout comme le temps passé à écouter le service. L'utilisation moyenne a augmenté de 13% à la fin de l'année dernière par rapport à l'année précédente. De même, les gens qui avaient annulé leur abonnement payant sont 40% à revenir dans les trois mois et la moitié en une année. Mais tout n'est pas rose. La société n'est pas rentable et ses pertes s'alourdissent. Son résultat net s'est creusé à -1,235 milliard d'euros en 2017 par rapport à l'année précédente, alors même que son chiffre d'affaires a progressé de 39% à 4,09 milliards d'euros. Les licences musicales, les redevances versées aux artistes, aux auteurs-compositeurs et aux labels chaque fois qu'une chanson est jouée, représentent son coût le plus important.

Dans ces conditions, il est aujourd’hui difficile d’évaluer quel accueil sera réservé à cette introduction dans la mesure où le modèle économique n’a pour le moment pas prouvé sa rentabilité, y compris dans les cas de croissance importante comme ce fût le cas entre 2016 et 2017.