Uber abandonne finalement l’Asie du Sud Est

Contrairement à ce qu’assurait son CEO le mois dernier, démentant alors certaines rumeurs, Uber va bel et bien céder ses activités en Asie du Sud-Est à son concurrent singapourien Grab. Celui-ci récupère donc les services de transport et de livraison de nourriture de la société américaine, alors que celle-ci prend 27,5% du capital de Grab.

Courant février, la presse anglo-saxonne se faisait l’écho d’une information de CNBC selon laquelle Uber se désengagerait d’Asie du Sud Est. L’entreprise californienne y cèderait ses activités à un concurrent local, Grab. Rumeur démentie quelques jours plus tard par Dara Kosrowshahi, le nouveau CEO d’Uber.

Lors de son premier voyage en tant que patron de la société co-fondée par Travis Kalanick, il assurait qu'Uber était prêt « à perdre de l’argent dans le sud-est asiatique, et a y investir de manière agressive en termes de marketing, de promotion, etc. ». En d’autres termes, j’y suis j’y reste ! Un mois plus tard, Grab nous apprend dans un communiqué qu’il met la main sur les activités d’Uber en Asie du Sud-Est.

Que reste-t-il d’Uber en Asie ?

« Grab intégrera les activités de transport et de distribution de nourriture d'Uber dans la région à sa plate-forme de transport et de fintech multimodale existante » explique cette entreprise basée à Singapour. En contrepartie, Uber prend une participation de 27,5% au capital de Grab, capital auquel figure également un certain Softbank qui sest offert récemment un petit morceau dUber. « Cet accord témoigne de la croissance exceptionnelle d'Uber en Asie du Sud-Est au cours des cinq dernières années » pérore Dara Kosrowshahi.

Cette opération, certes présentée sous un jour favorable, peut également faire figure d’un nouveau camouflet pour Uber et son développement à l’international. Le géant américain s’est déjà retiré de Russie, où il a cédé ses activités à Yandex contre participation à son capital, et de Chine, au profit de Didi Chuxing. Mais rappelons surtout que l’objectif actuel de Dara Kosrowshahi est de réduire les coûts et les pertes d’Uber, en vue d’une IPO l’an prochain.