Paris traîne Airbnb en justice

Airbnb et Wimdu ont été assignés en référé par la mairie de Paris. La ville n’a pas apprécié que les deux plateformes ne se plient pas à sa mise en demeure en ne retirant pas de leurs sites les annonces de locations sans numéro d'enregistrement, obligatoire depuis décembre dernier.

C’est sur Twitter que l’adjoint PCF à la Mairie de Paris, Ian Brossat, annonce l’assignation en justice par la Ville d’Airbnb et de Wimdu. Le torchon brûle depuis de longs mois entre la plateforme de location de logements et les édiles de la capitale. Ces derniers viennent de passer à l’étape supérieur, en assignant en référé Airbnb et son concurrent devant le Tribunal de Grande Instance de Paris le 12 juin.

« Nous avons donc mis en place des règles pour encadrer ce secteur. Nous disons oui à l'économie du partage, non à l'économie de prédation. Vous pouvez louer jusqu'à 120 jours par an, pas davantage. Pour que cette régulation fonctionne, nous avons mis en place un numéro d'enregistrement pour tout loueur. Il est très facile de l'obtenir en quelques clics » explique l’élu sur le réseau social. En décembre dernier, la Mairie avait mis en demeure plusieurs plateformes, dont Airbnb, de retirer de leurs pages les annonces devenues illégales le 1er décembre, faute de numéro d’enregistrement.

Vérité au-delà de l’Atlantique, erreur en-deçà ?

« Airbnb refuse obstinément d'appliquer la loi. C'est inacceptable. Les lois sont faites pour être respectées. La régulation de ce secteur nécessite la responsabilisation des plate-formes » ajoute Ian Brossat, soulignant que d’autres, Booking par exemple, respecte la loi. De son côté, Airbnb insistait sur la difficulté de faire appliquer une telle mesure. Réponse de l’adjoint : « à San Francisco, Airbnb a retiré plus de 4000 annonces. Pourquoi ce qui est possible là-bas est impossible ici ? ».

Rendez-vous le 12 juin. La Mairie va exiger le retrait de toute annonce illicite ainsi qu’une astreinte de 1 000 euros par jour et par annonce illicite non retirée, plus 5000 euros pour tout ajout d’une nouvelle annonce ne renseignant pas le numéro d’enregistrement de l’offreur. En décembre, la ville recensait 40000 annonces sans immatriculation, donc illégales.