Alors que Barcelone et Montréal engagent de vastes plans de migration vers le logiciel libre, les collectivités françaises et l’administration d’État sont-elles toujours aussi férues d’open-source ? Il semble en effet, selon les acteurs du secteur, que le logiciel libre n’a jamais autant suscité d’intérêt dans les territoires, les ministères et les autres structures publiques, qu’en cette période de restrictions budgétaires. Près d’un tiers des collectivités en serait désormais équipé ! Dossier paru dans L'Informaticien n°165.
Depuis le début de l’année, la communauté open source est en ébullition. Deux grandes métropoles internationales ont coup sur coup décidé d’entamer leur migration vers du logiciel libre, prenant ainsi leurs distances vis-à-vis des solutions propriétaires.
La première est Barcelone, capitale de la Catalogne, qui a décidé, d’ici à 2019, de remplacer l’ensemble de ses applicatifs par des alternatives libres. Exit : Microsoft Outlook et Exchange Server, qui seront remplacés par OpenXchange. Même chose pour Internet Explorer et Microsoft Office, remplacés par Firefox et LibreOffice. À terme, Barcelone envisage d’abandonner Windows pour lui préférer un OS opensource… peut être Ubuntu.
Autre grande migration annoncée, celle que déciderait Montréal. Face à l’obsolescence de plus de 90 % de son système d’information, la plus grande ville du Québec va moderniser son infrastructure et ses applications grâce à l’Open Source. Un projet qui porte sur près de six cents solutions, aujourd’hui en fin de vie. « Montréal souhaite également mettre en place une plate-forme ouverte de services numériques, pour ses agents et pour les citoyens, qui sera basée sur des briques libres », souligne Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora, dont la filiale de Montréal participe au projet. Si le logiciel libre réalise une percée remarquable auprès de l’administration publique espagnole et québécoise, qu’en est-il des collectivités hexagonales, et même de notre administration d’État ?
Carte des migrations connues vers OpenOffice ou LibreOffice (© Éric Ficheux).