AT&T et Verizon suspectés d’avoir freiné le développement de l’eSIM

La justice américaine accuse AT&T et Verizon de s’être entendus afin de rendre plus difficile pour le consommateur de changer d’opérateur, en freinant le développement de la technologie eSim. Celle-ci permet à l’utilisateur de basculer d’un opérateur à l’autre.

L’administration américaine s’interroge : Verizon et AT&T se sont-ils mis d’accord pour ralentir l’adoption de l’eSIM ? Cette technologie, standardisée par le GSMA, permet aux utilisateurs de changer d’opérateur sans avoir à sortir la carte SIM de leur terminal mais directement depuis les paramètres de l’appareil. Le Department of Justice a lancé une enquête visant les deux opérateurs suite à des plaintes, dont celle d’Apple selon Bloomberg.

Un porte-parole de Verizon parle quant à lui d’une « divergence d’opinion » avec les constructeurs de terminaux mobiles. Ce qui semble être en cause ici est une des fonctionnalités de l’eSIM : son verrouillage. Selon GSMA, les consommateurs américains pourraient voir l’eSIM bloquée sur un unique opérateur, « toutefois, ils devraient y consentir expressément dans le cadre d'accords commerciaux spécifiques avec leur opérateur mobile, par exemple lors de l'achat d'un appareil subventionné ».

Une manœuvre antitrust

En 2016 déjà, l’administration Obama s’était penchée sur la question sans toutefois prendre des mesures contre les opérateurs. « Nous sommes très confiants que le gouvernement arrivera à la même conclusion cette fois-ci » indique Verizon. Le GSMA a pour sa part mis en pause le développement de la dernière version des spécifications d’eSIM et annonce « coopérer pleinement avec le DoJ ».

Mais certains observateurs voient dans cette enquête un coup de pression à l’attention de l’intégralité du secteur des télécoms. Sprint et T-Mobile ont récemment repris leurs négociations quant à leur fusion, un projet que l’administration Trump scruterait de très près. Le gouvernement poursuit en outre AT&T afin de bloquer le rachat à 85 milliards de dollars de Time Warner par ce dernier, craignant que cette opération se traduise par une inévitable hausse des prix pour le consommateur américain.