L’ANFR travaille sur une Blockchain des Fréquences

La Blockchain des Fréquences, projet piloté par l’ANFR en partenairait avec la startup Blockchain Partner, servira aux utilisateurs des fréquences libres pour signaler leurs usages afin d’éviter les effets de congestions sur une même zone géographique.

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) planche sur une « Blockchain des Fréquences », dans le cadre des Projets d’Investissement d’Avenir. Laquelle servira à éviter que les utilisateurs de fréquences dites « libres » (entendre sans licence individuelle autorisant une exploitation exclusive d’une bande) ne se gênent les uns les autres. Ici, pas d’exclusivité mais une meilleure information quant à l’utilisation du spectre.

Dans son communiqué, l’Agence des fréquences explique que « cette blockchain permettra d’expérimenter un nouveau mode de gestion du spectre, tourné vers le numérique, l’auto-organisation des acteurs et l’anticipation de leurs besoins ». Pour ce faire, l’ANFR travaille avec la jeune pousse Blockchain Partner. Cette startup compte parmi ses clients la Banque de France, pour laquelle elle a mis en place un référentiel interbancaire pour le fichier des identifiants SEPA, ou encore la BNP.

L’idée derrière cette blockchain est de « permettre aux utilisateurs des fréquences libres, par exemple sur de grands évènements ou sur des sites type Station F, de réserver une partie du spectre auprès des organisateurs ou des gestionnaires du site » nous explique Yann Maigron, directeur de la gestion des fréquences pour l’ANFR. Ceux-ci vont ensuite, via un portail, inscrire cette réservation sur un block de cette Blockchain des fréquences, visible par tous et transparentes.

Privé-public

Si cette blockchain est développée sur Solidity, elle est de type privée et basée sur le protocole PoA (Proof of authority) et sur « quelques nœuds au départ ». « On souhaitait éviter d’utiliser des blockchains trop consommatrices en énergie, qui soit assez simple et qui puisse être portable vers une blockchain publique » indique Yann Maigron. Car la Blockchain des Fréquences est susceptible, à terme, de changer d’échelle, en fonction des discussions avec les autres acteurs de l’écosystème (en premier lieu l’Arcep) et de la résolution de certains questions, la rétribution des mineurs par exemple.

D’ici à juillet (à raison d’un sprint par semaine), l’ANFR devrait disposer d’une solution bonne pour la phase de recette et, après un été de test, la blockchain devrait être opérationnelle à la rentrée 2018 et lancée en septembre ou octobre. Notons que celle-ci devrait être testée au sein de French Tech Central, dans la Station F.