La DINSIC a officialisé la messagerie chiffrée d’État évoquée par Mounir Mahjoubi. Développée sur des logiciels open source et sur un standard de communication IP ouvert, elle est actuellement en tests dans les cabinets du Secrétariat d’État au Numérique, de la DINSIC et dans les DSI de quelques ministères.
Le 15 avril, le secrétaire d’État au numérique, Mounir Mahjoubi, dévoilait ce projet du gouvernement : créer un Telegram à la française pour les ministres, les administrations et collectivités. Car jusqu’à présent les membres du gouvernement utilisaient des applications telles que Telegram et WhatsApp.
Ce qui pose un double problème : la seconde a connu les foudres de la Cnil car elle échangeait les informations de ses utilisateurs avec Facebook et l’utilisation de ces deux messageries nécessitaient des ministres qu’ils recourent à leurs terminaux personnels. « Jusqu’à maintenant l’installation des applications comme WhatsApp ou Telegram n’était pas possible sur les téléphones mobiles professionnels » nous apprend la Dinsic.
Dans un communiqué, la DSI de l’État en révèle un peu plus sur cette messagerie instantanée sécurisée et chiffrée, que nous appellerons faute de nom officiel la MISC. Selon la Dinsic, elle « garantira des échanges sécurisés, chiffrés de bout en bout, sans dégradation de l'expérience utilisateur » et « sera compatible avec n'importe quel terminal mobile ou poste de travail ». Son développement est piloté par la Dinsic, avec les contributions de l’ANSSI et des DSI des ministères des Armées et des Affaires étrangères.
Mieux que le Télégramme (diplomatique)
L’application s’appuie sur le logiciel open source riot.im implémentant Matrix, un standard ouvert, interopérable et décentralisé de communication Over IP. Tout deux sont portés par une startup franco-britannique, New Vector. Celui-ci permet aussi bien les messages textes que la vidéo et l’audio. « Le standard Matrix et son logiciel open source sont également utilisés par des acteurs privés tel que Thales » souligne la Dinsic et il est utilisé par d’autres États, les Pays-Bas et le Canada par exemple.
Enfin, l’organisation sous la houlette d’Henri Verdier signale que cette application est actuellement testée au sein du Secrétariat d’État au Numérique, de la Dinsic et dans les DSI de différents ministères « après trois mois de développement pour un coût très limité ». Son déploiement devrait être réalisé au cours de l’été auprès des cabinets ministériels et des administrations.