Résultats flamboyants pour Facebook, mais ça c’était avant…

L’action Facebook a repris des couleurs après l’annonce des résultats financiers du 1er trimestre. Mais Mark Zuckerberg qui ne veut pas changer un modèle basé sur la publicité et dégageant 46% de marge opérationnelle (!) a peut-être fini de manger son pain blanc.

En apparence Facebook a connu un premier trimestre 2018 étincelant. Chiffre d’affaires en hausse de 49% par rapport au 1er trimestre 2017 (près de 12 milliards de dollars) et bénéfice avant impôt en croissance de 63% (5,5 milliards). Les dirigeants de Facebook affichent une sérénité de bon aloi. Juste une petite inquiétude comme chez Google sur l’augmentation des dépenses plus rapide qu’anticipé. L’ombre du RGPD pourrait aussi éroder voire amoindrir le nombre d’utilisateurs européens au 2ème trimestre. L’affaire Cambridge Analytica est à peine évoquée par les dirigeants qui ont rassuré les investisseurs (l’action a repris 4%). Pourtant les révélations de fuite de données n’ont que très peu concerné le 1er trimestre puisque le grand public n’a été alerté qu’à partir du 20 mars. 

Même si les données tardent à sortir et que tous les indicateurs financiers sont au vert notamment le sacro-saint ARPU (ventes moyennes par utilisateur) qui progresse d’une année sur l’autre dans toutes les zones géographiques (voir ci-dessus), l’impact pourrait être violent sur le 2ème trimestre. Un premier indicateur a été fourni par une étude du Ponemon Institute lequel interroge régulièrement un panel de 3000 utilisateurs de Facebook : l’indice de confiance des utilisateurs dans l’implication de Facebook à protéger leurs données personnelles a chuté de 79% en 2017 à seulement 28% après le témoignage de Mark Zuckerberg devant le Congrès. Une chute des deux tiers de l’indice de confiance !  S’il perdure, ce phénomène devrait se retrouver dans le volume des utilisateurs actifs, le temps passé sur le réseau et les recettes publicitaires qui y sont attachées. Dans l’étude Ponemon 9% des sondés ont indiqué avoir suspendu leurs visites sur Facebook et 31% pensent qu’ils vont probablement arrêter d’utiliser Facebook ou réduire leur temps de consultation.