IBM et Groupon en procès sur une violation de brevets

Big Blue réclame 167 millions de dollars à la plateforme e-commerce, qu’il accuse d’avoir utilisé sans payer de licence plusieurs de ses technologies brevetées. Groupon rétorque qu’il s’agit là de blocs fondamentaux du World Wide Web.

Un procès de deux semaines vient de s’ouvrir au tribunal fédéral du Delaware. IBM y affronte Groupon, qu’il accuse d’avoir enfreint son (très) large portefeuille de brevets. Quatre brevets sont concernés dans cette affaire, deux d’entre eux relatifs à Prodigy. A la fin des années 80 Big Blue avait développé ce précurseur d’Internet. Il est notamment question d’un système d’affichage des applications et des publicités avec une charge serveur réduite.

Une autre technologie brevetée par IBM consiste à permettre à l’internaute de se connecter à un site e-commerce en utilisant son compte Facebook ou Google. Des fonctions pour lesquelles Facebook, Google ou encore Amazon versent une redevance au géant de l’informatique, pointe son avocat. « La plupart des grandes entreprises ont pris des licences pour ces brevets » insiste-t-il. « Groupon ne l'a pas fait. Le nouvel entrant refuse de prendre la responsabilité de l'utilisation de ces inventions ».

Qui de l’œuf ou d’IBM ?

Groupon a refusé toute négociation, selon la défense du plaignant, amenant l’entreprise à engager des poursuites en justice. Face à l’attaque d’IBM, qui lui réclame 167 millions de dollars, Groupon réplique en soulignant que Big Blue attribue à ses brevets une portée qu’ils n’ont pas. « Une question clé pour vous dans ce cas est de savoir si ces brevets couvrent le World Wide Web. Ils ne le couvrent pas, parce qu'IBM n'a pas inventé le World Wide Web » répond l’avocat du groupe d'e-commerce.

Si IBM explique au jury qu’il est une entreprise très prolifique et qu’il a déposé en 25 ans plus de brevets que n’importe quelle autre société américaine, Groupon ne nie pas. Son avocat renchérit même : « IBM utilise son énorme stock de brevets pour obtenir de l'argent d'autres sociétés ». L’affaire tombe au plus mauvais moment pour Groupon, qui chercherait à se vendre huit ans après avoir refusé une offre de Google.