Tablette à l’école : le ministère préfère le BYOD

Le plan du précédent quinquennat consistant à équiper 100% des collégiens en tablettes début 2018 n’a pas connu un succès retentissant. Tant et si bien que le ministère de l’Éducation nationale a décidé d’arrêter les frais. En lieu et place, du BYOD, avec néanmoins un cofinancement via des « dispositifs expérimentaux ».

Le numérique à l’école est un sujet toujours aussi épineux, où les plans se succèdent dans les couloirs de l’Éducation nationale. L’équipement des élèves est une des questions sans doute les plus problématiques. Sous le mandat de François Hollande avait été décidé d’équiper tous les collégiens de tablettes. Les écoles s’occupaient de la fourniture et l’État de régler la facture. Objectif : 100% des collégiens équipés en 2018.

Mais, selon Next Inpact, les écoles étaient en début d’année bien loin d’atteindre ce chiffre. Seuls 43% des élèves sont équipés. Si le gouvernement actuel n’indique pas, dans un texte publié plus tôt cette semaine, abandonner le projet il l’infléchit considérablement. Plutôt que de financer le déploiement de matériel à grande échelle, le ministère de l’Éducation nationale veut privilégier le BYOD (ou AVEC, pour Apportez votre équipement personnel de communication).

Co-financer les aides aux élèves défavorisés

« La très large diffusion de ces équipements au sein de la population et leur renouvellement technique rapide conduisent à privilégier désormais le développement de projets dits "AVEC" (ou "BYOD", "Bring Your Own Device") reposant sur l'usage en milieu scolaire de leur propre équipement par les élèves » écrit-on Rue de Grenelle. Soit couper court aux dépenses du « plan tablettes » de 2015, en partie financé par le ministère.

Pour autant, le gouvernement ne fermera pas totalement les vannes. Car le BYOD est sans doute le meilleur moyen de faire apparaître les disparités socio-économiques entre élèves. Ainsi, le ministère de l’Éducation prévoit que « ces progrès devant bénéficier à l'ensemble des élèves, quelle que soit leur situation sociale, leur déploiement s'accompagnera du co-financement par l'État de dispositifs expérimentaux spécifiquement destinés aux élèves ne disposant pas d'un équipement mobile utilisable en classe ». La nature de ces « dispositifs » n’est pas précisée.