La situation ne s’améliore pas pour les équipementiers chinois : chassés des Etats-Unis, du Japon et d’Australie, ils risquent désormais de faire les frais des accusations d’espionnage à leur encontre sur le sol du Vieux Continent. En effet, en France comme en Allemagne Huawei semble être indésirable sur les futurs réseaux 5G.
C’était bien la peine pour Bouygues Telecom de commencer à expérimenter la 5G avec Huawei si ce dernier finissait banni du territoire français. En Allemagne d’abord, Reuters a rapporté la semaine dernière que des officiels des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères avaient affiché leur hostilité à l’égard de l’équipementier chinois lors d’un débat interne à Berlin.
« C'est une préoccupation sérieuse. Si cela ne tenait qu'à moi, nous ferions ce que font les Australiens » a déclaré l’un d’entre eux. L’Australie, tout comme le Japon et les Etats-Unis, ont en effet interdit aux opérateurs de mettre du Huawei dans leurs réseaux 5G, sécurité nationale oblige. En effet, le constructeur est fréquemment accusé de laisser traîner des backdoors dans ses produits pour le compte du gouvernement chinois.
La NSA aura de toute façon un œil dans les équipements réseau
Pour autant, l’exécutif allemand n’a pas donné le moindre signe d’inquiétude quant au choix possible d’un équipementier chinois sur les futurs réseaux 5G du pays. Et selon Le Figaro, en France aussi on s’inquiète et on envisage de frapper le constructeur chinois d’ostracisme. « Les Chinois prennent position dans les télécoms avec Huawei, on peut perdre toute notre souveraineté » aurait-on déploré « en haut lieu », rapporte le quotidien. La loi française prévoit quelques leviers qui pourraient permettre à l'exécutif de bloquer l'achat de matériels Huawei par les opérateurs pour leurs réseaux 5G.