Epinglé par l’Arcep qui le menace d’une lourde amende, Orange promet que tout sera revenu dans l’ordre l’an prochain. Stéphane Richard impute la dégradation du réseau cuivre aux conditions météorologiques et au manque de personnel.
L’opérateur historique n’a pas respecté ses obligations de qualité de service sur le réseau cuivre, accusait en octobre l’Arcep, pointant du doigt des indicateurs en-deçà des objectifs. Orange a répliqué en jouant les fiers-à-bras, avant de s’assagir. Dans une interview accordée aux Echos, Stéphane Richard l’assure, « nous allons revenir dans les clous dès 2019 sur le service universel ». Et pour ce faire, l’opérateur va recruter.
En effet, ce que le patron d’Orange met en cause, en dehors des « événements météorologiques à répétition » contre les conséquences desquels il présentera un « plan exceptionnel au gouvernement », c’est le manque de personnels compétents en matière de réseau cuivre. « Les techniciens qui le connaissent le mieux partent progressivement à la retraite » signale Stéphane Richard. Pour combler ce déficit de bras et de compétence, il prévoit de recruter l’an prochain « 200 techniciens supplémentaires spécialisés sur le réseau cuivre ».
« Nous doublons également nos « forces d'intervention rapide », qui sont dépêchées en cas d'incident. Elles atteindront près de 500 personnes l'an prochain » précise le dirigeant, qui ajoute qu’un service « Vigie Service universel » sera mis en place en région afin de s’assurer que « l'engagement de rétablir les lignes du service universel en moins de 48 heures soit respecté dans 85 % des cas ».
Le cuivre parti pour durer
Mais ne vous attendez pas non plus à un mea culpa : Stéphane Richard reconnaîtra tout juste que l’opérateur devrait « faire un effort d'information vis-à-vis de [ses] clients et des élus locaux », principaux critiques de la qualité de son réseau. Pour le reste, ce n’est pas une question d’argent investi. « Il faut prendre conscience de la complexité du réseau : 1 million de kilomètres, 15 millions de poteaux... Et c'est un réseau construit pour l'essentiel dans les années 70 ».
Et ce ne sont pas les tarifs du dégroupage payés par les trois autres opérateurs qui vont amortir les frais d’entretien courant et les « investissements considérables consentis au fil des années sur le réseau cuivre ». « Les mesures que nous lançons sont un renforcement donc elles devraient se répercuter sur les coûts suivis par l'Arcep, qui pourra en tirer les conséquences » glisse Stéphane Richard, qui a également profité de cette interview pour en remettre une couche sur la guerre des prix, qui impacte la capacité d’investissement à long terme des telcos.