Les réseaux d’initiative publique sont, comme leur nom d’indique, financés par les investissements des collectivités. Pourtant, entre opacité et réseaux fermés aux acteurs tiers, la Fédération des Fournisseurs d'Accès Internet Associatifs a des raisons de s’énerver.
Voilà quelques temps déjà que la Fédération des Fournisseurs d'Accès Internet Associatifs vitupère contre le manque de transparence des réseaux d’initiative publique. « Au lieu d'une procédure simple où l'on a accès sans problème à des documents administratifs publics auxquels on a droit, on se heurte au final à des mois d'attente et des courriers qui arrivent au compte-goutte, où chaque élément d'information acquis est une petite victoire » expliquait la FFDN en novembre 2017.
En 2019, rien n’a changé selon la Fédération. Celle-ci a concocté un baromètre FTTH se concentrant justement sur les RIP, un travail d’un an et demi duquel elle tire un bilan amer. « Malgré le caractère public de ces réseaux et des contrats de délégation de service public associés, nous nous sommes heurtés à la culture du secret de cette industrie et à la mauvaise foi flagrante de certains acteurs » écrit l’association.
Le duopole Orange - SFR sous le feu des critiques
Le reste de l’étude peut expliquer pourquoi les différents acteurs de ces réseaux freinent des quatre fers quand il s’agit de lever le voile sur les conditions d’accès à ces RIP. « Plus d'un tiers des départements n'a aucune offre adaptée à nos besoins » déplore la FFDN. Soit des offres dites « activées », qui permettent à des opérateurs tiers d’utiliser l’infrastructure du gestionnaire du réseau fibre pour proposer leurs propres solutions.
« Ces départements sont en très grande majorité des RIP attribués à Orange et SFR, ce qui est le signe d'un conflit d'intérêt assez flagrant » note encore la fédération. « Nous souhaitons montrer la difficulté que nous avons à opérer sur certains de ces réseaux, qui sont pourtant financés par de l'argent public et se doivent donc d'être non discriminatoires vis-à-vis des FAI ». Ce n’est pas la première fois qu’Orange fait l’objet d’accusations similaires. En 2017, sur le marché entreprise, les MVNO reprochaient à l’opérateur sa situation quasi-monopolistique.