Nokia s’était engagé à préserver l’emploi en France après le rachat d’Alcatel Lucent en 2015. Mais seulement pour deux ans. Le Finlandais entame 2019 par un plan social qui touchera dans l’Hexagone 460 postes.
En lieu et place d’une prime de fin d’année, les salariés de Nokia en France auront droit à un plan social, dans le cadre d’un plan d’économie de 700 millions d’euros décidé en octobre dernier. Le comité exécutif européen de l’équipementier a acté hier la suppression de 460 postes sur deux ans dans l’Hexagone, second pays le plus touché après l’Allemagne (520 emplois sur la sellette).
Le 24 janvier prochain, le Finlandais présentera le projet en détails, notamment la répartition des postes supprimés entre ses sites de Nozay en région parisienne (photo ci-dessus) et de Lannion en Bretagne. Le premier site emploie 3300 personnes et le second, dédié à la cybersécurité, 800. On sait déjà que la plupart des activités seront touchées par ce plan social, à l’exception des fonctions de R&D. Les filiales Nokia Bell Labs France, Alcatel Submarine Networks et Radio Frequency Systems seront également épargnées.
Trois plans sociaux en trois ans
Si Nokia s’était engagé au moment du rachat d’Alcatel Lucent de sauvegarder l’emploi pour deux ans, il en est à son troisième plan social en France. Dès 2016, le Finlandais procédait à une rationalisation, supprimant 400 postes. Fin 2017, l’équipementier récidivait en annonçant la suppression de 597 postes supplémentaires… avant de rétropédaler sous la pression du gouvernement, promettant en sus du plan social le recrutement de 500 ingénieurs et chercheurs.
Les syndicats s’insurgent, rappelant au passage que les engagements pris en termes de recrutement n’ont toujours pas été atteints. « Et nous n’avons aucun plan ou orientation stratégique pour l’après-engagement » déplore dans un communiqué la CFDT, signalant que ce nouveau plan social représente 30% des fonctions support de Nokia en France, « activités déjà fortement touchées dans les deux plans précédents ».