La rapide adoption du Cloud dans les entreprises amène celles-ci à s’interroger sur les connexions à longue distance vers leurs succursales ou agences. Le SD-WAN (Software-Defined Area Network) est désormais une alternative intéressante dans ce cas et se combine souvent avec le MPLS existant.
Il existe 20 millions de bureaux distants dans le monde. Par ailleurs la majorité des entreprises choisissent d’utiliser des applications en SaaS et élaborent des stratégies où le Cloud devient prééminent. Les utilisations du Cloud ont ainsi progressé de 86 % en 2018. 30 % des grandes entreprises développent une stratégie entièrement fondée sur le Cloud dont la mise en place va s’étaler jusqu’en 2020. 50 % des grandes entreprises prévoient de ne plus avoir de centres de données d’ici 2021.
Le problème est que la plupart de ces 20 millions de lieux de travail distants ne sont pas équipés ni prêts pour cette conversion au Cloud. La méthode classique de raccordement de ces bureaux aux centres de données des entreprises entraîne des coûts importants, un certain gâchis de la bande passante, des problèmes de sécurité et une visibilité quasi nulle en cas d’incident sur une application dans le Cloud pour ces bureaux distants. D’ailleurs dès 2017, le cabinet Gartner constatait que l’architecture du WAN tel qu’elle existait n’avait pu s’adapter à l’adoption du Cloud dans les entreprises.
Le SD-WAN comme remède ?
Les entreprises considèrent désormais dans la connectivité à longue distance définie par logiciel comme une solution intéressante pour régler une partie des problèmes cités plus haut. Le SD-WAN peut en effet combiner plusieurs services de transport en une seule connexion haut débit adaptative, améliorant ainsi les performances applicatives. De plus, les plateformes de gestion récentes ont la capacité de surveiller en permanence le débit, la perte de paquets, la latence et l’instabilité de l’ensemble des transferts de données. Le SD-WAN achemine ensuite automatiquement le trafic et, si nécessaire, le redirige pour assurer la conformité avec les règles préétablies de qualité de service et de cybersécurité. L’idéal pour s’adapter à l’évolution des besoins numériques des entreprises et protéger les données contre les cybercriminels !
Malgré un avantage coût incontestable par rapport à des services IP privés comme le MPLS (MultiProtocol Label Switching), l’Internet haut débit peut varier considérablement en termes de performances. Ethernet, câble et ADSL : tous ces supports transmettent à des débits différents, ce qui se reflète directement dans les performances des applications. De même, les services partagés comme le câble sont beaucoup plus rapides en périodes creuses qu’en début de soirée, lorsque les services de vidéo en streaming connaissent leurs pics d’audiences. Le haut débit présente une autre faiblesse, la latence.
En réalité, on a souvent tendance à exagérer le problème car les applications sont aujourd’hui transmises sur plusieurs types de réseaux. Des techniques dites « d’accélération » du WAN peuvent ainsi améliorer la performance d’applications transmises sur différents types de réseaux haut débit. Cette accélération joue un rôle particulièrement important pour des applications SaaS (Softwareas-a-Service) de type Office 365. Avec l’optimisation du WAN, les connexions haut débit peuvent atteindre des performances comparables, voire supérieures à celles des réseaux MPLS. Enfin, le trafic multimédia transmis par MPLS peut être compressé pour réduire encore davantage les coûts.
Cumulant de nombreux avantages, le SD-WAN se déploie maintenant rapidement. Un éditeur de ce type de solutions, Silver Peak, estime à 100 000 le nombre de déploiements sur les 6 derniers mois de 2018. ❍
Cet article est paru dans le dossier Tendances 2019 de L'Informaticien n°174.